Deux journalistes birmans de l’agence britannique Reuters, ont été condamnés à sept ans de prison et reconnus coupables Lundi 3 Septembre 2018, d’avoir enfreint la Loi relative aux secrets d’état, lorsqu’ils se sont procurés des documents relatifs aux forces de sécurité birmanes, au cours d’une enquête sur le massacre de musulmans Rohingyas.
Rappel des faits
Les journalistes, Wa Lone, 32 ans et Kyaw Soe Oo, 28 ans, ont été arrêtés à Yangon, le 12 Décembre 2017, alors qu’ils effectuaient un reportage sur l’assassinat de dix hommes et garçons Rohingyas, (des musulmans apatrides), dans un village de l’état d’Arakan à l’ouest de la Birmanie. Un des policiers qui a témoigné à leur procès a reconnu que le rendez-vous pendant lequel les documents classifiés leur avaient été remis était un “piège” destiné à les empêcher de poursuivre leur travail. L’armée a quant à elle reconnu après l’arrestation des deux journalistes que le massacre sur lequel ils enquêtaient avait bien eu lieu.
L’ONU appelle à la libération des deux journalistes
L’ONU a demandé lundi la libération des deux journalistes. « Nous continuons à demander leur libération ». Ce verdict intervient dans un contexte de grande tension entre la Birmanie et la communauté internationale en effet, lundi dernier, des enquêteurs de l’ONU ont publié un rapport évoquant un « génocide » des Rohingyas et accusant directement l’armée.
Après la lecture du verdict, Wa Lone a déclaré. “Je n’ai rien fait de mal. Je crois en la justice, en la démocratie et en la liberté”, a ajouté le journaliste, dont l’épouse a fondu en larmes à l’annonce des juges et qui n’a toujours pas pu voir son premier enfant, une petite fille née le mois dernier.
Ce verdict semble être un rappel et un avertissement pour tout journaliste qui souhaiterait s’intéresser de trop près aux violations commises par les militaires birmans. Il met un frein à toute liberté d’expression et d’information.
“Ce que je veux dire au gouvernement : vous pouvez nous mettre en prison, mais vous ne pouvez pas fermer les yeux et les oreilles du peuple”, Kyaw Soe Oo.