Hier, lors du vol qui le ramenait au Vatican à l’issue des Journées Mondiales de la Jeunesse, le pape François s’est exprimé devant les caméras quant au meurtre du prêtre Hamel.
Un discours de paix
Alors que la communauté musulmane a déjà fait l’objet de nombreuses attaques injustes après l’assassinat du prêtre Jacques Hamel, le pape François, lui, a condamné toute sorte d’amalgames. Interrogé à bord de l’avion, le pape a tenu face aux caméras un discours appelant à la paix :
« Si je parle de violence islamique, je dois aussi parler de violence catholique. Tous les musulmans ne sont pas violents et tous les catholiques ne sont pas violents. Il y a des personnes violentes dans toutes les religions […] Il n’est pas juste d’identifier l’Islam à la violence […] »
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BENOIT XVI était moins naïf ou plus lucide à Ratisbonne :
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« Tout ceci m’est revenu à l’esprit récemment, lorsque j’ai lu une partie du dialogue publié par le professeur Khoury (de Münster) entre l’empereur byzantin érudit Manuel II Paléologue et un savant persan sur le christianisme et l’islam, et sur leur vérité respective. C’était peut-être en 1391, dans le camp d’hiver d’Ankara. L’empereur a probablement lui-même couché par écrit ce dialogue durant le siège de Constantinople, entre 1394 et 1402; cela expliquerait pourquoi ses raisonnements ont été restitués avec davantage de précision que ceux de son interlocuteur perse. Le dialogue porte sur ce qui est écrit dans la Bible et dans le Coran au sujet de la foi. Il traite plus particulièrement de l’image de Dieu et de l’homme, aussi revient-il nécessairement et de façon répétée sur la relation entre les trois « Lois » ou « règles de vies », ainsi qu’elles sont nommées: l’Ancien testament, le Nouveau testament et le Coran. Je ne voudrais discuter au cours de mon exposéque que d’un seul point, d’ailleurs marginal dans le texte du dialogue, mais qu’en lien avec le débat sur la foi et la raison je trouve captivant et qui me sert de point de départ pour mes réflexions sur ce thème.
Dans le 7e dialogue édité par le professeur Khoury (« dialexis », « controverse »), l’empereur en arrive à parler de la guerre sainte. L’empereur savait certainement que dans la sourate 2.256, il est écrit: « Pas de contrainte en matière de foi ». Selon les spécialistes, il s’agit-là d’une des sourates primitives, datant d’une époque où Mahomet était encore sans pouvoir et se trouvait menacé. Mais l’empereur devait naturellement connaître aussi les instructions inscrites dans le Coran à une époque plus tardive, au sujet de la guerre sainte. Sans s’attarder sur les détails, telle que la différence de traitement entre les « Gens du Livre » et les « incroyants », il interpelle son interlocuteur d’une façon étonnamment abrupte au sujet des relations entre la religion et la violence en général, déclarant: « montre moi ce que Mahomet a apporté de neuf, et alors tu ne trouveras rien que de mauvais et d’inhumain, tel que son ordre de répandre par l’épée la foi qu’il prêchait. » Après s’être exprimé avec tant de force, l’empereur s’attache à expliquer par le détail les raisons pour lesquelles propager la foi par la violence est absurde. La violence est incompatible avec la nature de Dieu et la nature de l’âme. « Dieu ne prend pas plaisir au sang », dit-il. « Et ne pas agir raisonnablement est contraire à la nature de Dieu. La foi nait de l’âme, pas du corps. Quiconque veut amener quelqu’un à la foi doit pouvoir user de la faculté de bien parler et de raisonner correctement, non de la violence ou de la menace… Pour convaincre une âme raisonnable, nul besoin d’un bras puissant ni d’arme d’aucune sorte, ni d’aucun moyen avec lequel menacer quelqu’un de mort… »
La principale phrase de cette argumentation est celle-ci: Ne pas agir selon la raison est contraire à la nature de Dieu. L’éditeur, Théodore Khoury, observe que pour l’empereur, un Byzantin nourri de philosophie grecque, ce principe est l’évidence-même. Mais pour la doctrine musulmane, Dieu est absolument transcendant. Sa volonté n’est liée par aucune de nos catégories, pas même celle du raisonnable. Khoury cite alors l’étude du célèbre islamologue français R. Arnaldez, qui souligne que Ibn Hazm est allé jusqu’à affirmer que Dieu n’est pas même lié par sa propre parole, et que rien ne peut l’obliger à nous révéler la vérité. Si c’était la volonté de Dieu, l’homme devrait même être idolâtre. »
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Quand l’un des siens fait le con, on n’en a honte. On ‘est dégouté.
Dans la religion c’est pareil. On doit avoir le meme ressenti.
Etre dégouté qu’il soit des votres. Il a raison donc.
A une action il y a toujours réaction semblable ou opposé.
Si l’un des siens déconne il faut qu’elle soit opposée. Si elle est semblable on ne peut pas le condamner chez d’autres.