Cet énième dérapage fait le tour du web depuis ce mardi matin 28 avril. Celui du collège Léo-Lagrange, à Charleville-Mézières, qui a décidé d’exclure une élève de 3ème, Sarah, dont le seul tort est d’avoir porté une jupe longue achetée à Kiabi.
L’Observatoire la laïcité contredit l’établissement
Interdite d’accès à son collège les 16 et 25 avril, Maryse Dubois, principale du collège, avait averti les parents de Sarah à travers un courriel envoyé vendredi 24 avril. Selon elle, cette jupe relève d’un « caractère religieux est manifeste » et enjoint ses parents à «faire rectifier la tenue vestimentaire de la jeune fille si vous souhaitez qu’elle poursuive sa scolarité au collège». Pour défendre ses propos, elle rappelle la loi sur la laïcité à l’école, excuse infaillible pour qui voudrait imposer ses propres restrictions.
Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, contredit ses dires :
«Ce que dit la loi de 2004 c’est que les signes et tenues qui sont portés pour revendiquer une appartenance religieuse sont interdits. On pense évidemment au voile, à la kippa, à une grande croix, à un turban sikh ou une tenue de moine bouddhiste énumère-t-il. Une jupe noire ne contrevient donc pas à la loi à priori.»
Interrogé par BuzzFeed afin de savoir à quel moment une jupe peut être considérée comme un signe religieux, il affirme :
« Il ne faut pas entrer dans un tel débat, sinon on entre dans une forme de police vestimentaire. Soit c’est clairement religieux, soit ça ne l’est pas et il faut alors se concentrer sur les comportements de l’élève. La vraie question c’est de savoir si cela perturbe les enseignements ou non. Par exemple si l’élève accepte de porter une tenue appropriée pour faire du sport ou pour suivre certains enseignements de chimie ou de SVT. Ou s’il refuse de suivre certains enseignements à cause de son appartenance religieuse. »
Or, la jeune collégienne n’a vraisemblablement pas causé de troubles, elle se défend même : « Cette jupe n’a vraiment rien de particulier, elle est toute simple, elle n’a rien d’ostentatoire, s’excuse presque la jeune fille. Il n’y a aucun signe religieux du tout. »
De multiples cas similaires
Loin d’être le premier dérapage, une centaine d’autres faits comparables sont recensés chaque année par le CCIF. A l’instar d’une jeune collégienne de 15 ans, qui avait également été exclue de son collège du Val-de-Marne pour port d’un bandeau et d’une jupe longue. Le tribunal administratif de Melun avait réfuté la décision de l’établissement suivi du Conseil d’Etat. Face à ces injustices qui se réitèrent et se ressemblent, un rappel à la loi s’impose.
2 commentaires
A mon avis, c’est pas la jupe le problème…
je pense que c’est le foulard le problème