L’organisateur de l’événement, Brasseries du Maroc, n’ira pas au bout de son projet d’offrir aux amateurs d’alcools un mois de débauche festive. En effet, le festival de la bière prévu du 08 octobre au 08 novembre a été annulé par la préfecture de Casablanca.
« Non respect des règles en vigueur »
Alors qu’il était annoncé « comme une étonnante première » par le journal marocain « Telquel » il y’a encore quelques jours, l’interdiction des autorités locales est tout aussi étonnante. La société Brasseries du Maroc n’avait pas donné plus de détails sur l’événement hormis l’objectif de relancer le marché de la bière en recul depuis deux ans.
« Le community manager de la page Facebook qui se chargera de communiquer sur l’événement nous précise néanmoins que le festival aura lieu dans différents bars et pubs de Casablanca, du jeudi au dimanche de chaque semaine » a ajouté le quotidien marocain. Sans oublier que des mesures avaient déjà été adoptées par le wali de Casablanca en août 2015 pour favoriser ce commerce.
A-t-on-seulement évoqué des raisons religieuses à cette décision ? Même pas ! Les raisons invoquées par la préfecture de Casablanca pour interdire le premier festival de la bière au Maroc sont purement juridiques.
En effet, , les services de la Wilaya du Grand Casablanca, seuls habilités à gérer des débits d’alcools, « ont pris contact avec la société concernée pour l’arrêt immédiat de cette campagne publicitaire et le retrait de tous les spots et affiches publicitaires y afférents, et ce pour non-respect des règles et des procédures juridiques en vigueur dans ce domaine. » Sans plus de précisions.
Une fête, « mère de tous les vices »
L’annonce du festival par la presse a enflammé les réseaux sociaux, qui voyaient en cet événement un remake du festival annuel allemand « Oktobertfest » à Munich. Même si « Brasseries du Maroc » envisageait dans un premier temps d’organiser l’événement dans les bars de la capitale économique et non à l’air libre, les affiches elles suggéraient tout le contraire.
Le Mouvement Unicité et Réforme, bras idéologique du Parti justice et développement (PJD au pouvoir) a qualifié l’événement de « mère de tous les vices » et appelant à son annulation. L’appel du MUR, pour qui ce festival est en confrontation manifeste avec « les valeurs, l’identité et la loi du Maroc » , notamment en direction des « oulémas, prédicateurs, hommes de médias, membres de la société civile » pour que « l’événement ne se déroule pas. » C’est désormais chose faite.
Cette interdiction paraît cohérente quand on sait que la loi marocaine interdit la consommation aux musulmans de son pays.