Makarim Wibisono est une rapporteur spécial de l’ONU au sujet des droits de l’Homme. Il avait programmé une venue en Palestine pour enquêter sur les exactions israéliennes dans les Territoires occupés. Israël a interdit cette visite pour la deuxième fois.
Israël refuse systématiquement l’enquête de l’ONU
Le rapport que devait rédigé Makarim Wibisono était prévu à l’ordre du jour de l’Assemblée générale des Nations-unies à la fin de cette année. Or, le gouvernement israélien a toujours refusé ce type d’enquête international, en 2014 déjà, le même rapporteur avait été interdit de territoire. La semaine dernière les faits se sont reproduits à nouveau.
Le rapport de 2014 avait dû être rédigé depuis la Jordanie, où une délégation Palestinienne s’était rendue. M.Wibisono est un expert reconnu aux Nations-Unies, il est le plus haut responsable de la question des droits de l’Homme à l’ONU.
Ce rapport ciblé une période précise, l’attaque massive de la bande de Gaza en 2014. Un période durant laquelle l’armée israélienne avait fait plus de 2000 morts – pour la plupart civils – et des milliers de blessés. La destruction des habitations, et la mise en oeuvre d’une politique d’anéantissement des terres cultivables afin d’affamer la population.
Le blocus économique, l’interdiction des convois humanitaires, et le gel des avoirs palestiniens, ont conduis à une situation clairement critique et incontestablement à l’encontre des droits de l’Homme.
« J’espère que ce rapport ouvrira la voie à la justice pour toutes les victimes civiles des combats de l’an dernier et permettra, au travers d’investigations et, si nécessaire, de poursuites, que ceux qui auraient violé, de manière grave ou sérieuse, la loi humanitaire internationale rendent des comptes »(Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme)
Voilà clairement l’état d’esprit dans lequel cette enquête devait être menée. C’était sans compter sur un gouvernement criminel qui refuse justement d’être exposé devant le concert des nations. Et ce refus du droit d’enquêter librement, et de rendre justice est expliqué par les autorités israéliennes d’une manière choquante.
« Nous n’avons pas permis cette visite car Israël coopère avec toutes les commissions internationales et tous les rapporteurs sauf quand le mandat qui leur est confié est d’avance anti-israélien et qu’Israël n’a aucune chance d’être entendu » (Emmanuel Nahshon, porte-parole des Affaires étrangères israéliennes)
Cette position peut être comprise autrement, « nous savons que nous sommes coupables, donc nous ne voulons pas qu’une enquête soit menée »… Et c’est symptomatique d’un état d’esprit, d’une espèce de jouissance de vivre dans une impunité la plus totale et de dicter ses propres règles, même aux institutions internationales.
Ce dédain pour le droit international, et pour les droits de l’Homme en particulier ne s’explique pas. Comment un Etat suspecté d’avoir commis d’horribles crimes peut en être quitte par un simple refus et un communiqué d’une seule ligne?