Cet acte s’est déroulé il y a plus de 3 semaines et n’a portant pas fait la une des médias. Dans la nuit du 3 au 4 avril, la famille Selouane a vu son domicile tagué de croix gammées et ses deux voitures carbonisées.
Retour sur les faits
Vendredi 3 avril, Ilham Selouane était seule chez elle avec ses quatre enfants, le père de famille étant hospitalisé suite à une opération à l’épaule. Interviewée par le journal vosgesmatin, elle témoigne :
« Je dormais et j’ai cru entendre tambouriner à la porte. J’ai prévenu les gendarmes mais je me suis vite aperçue que c’était le voisin qui m’appelait. La chaleur était si forte qu’elle faisait tout claquer »
Pensant qu’il s’agissait simplement d’un court-circuit, Ilham voit les deux voitures de la famille se consumer dont de hautes flammes s’en dégagent. Elle découvre alors sur la façade et la porte d’entrée de sa maison des inscriptions racistes : deux croix gammées. Les voisins ont instantanément prévenu les pompiers qui ont pu éteindre rapidement l’incendie. Les conséquences de ce drame demeurent néanmoins visibles : murs, fenêtres, clôtures du balcon enfumés, une des portes et leur boîte aux lettres abîmées, tandis que le moral de la famille reste au plus bas.
Une ville sous le choc
Interrogés deux semaines après le drame, Ilham et son époux Adil ne peuvent cacher leur inquiétude :
« Je suis dégoûté. Je travaille, je ne fais rien aux gens et je ne demande rien à personne. On habite à Thiéfosse pour être tranquilles… Ces gens sont venus chez nous, c’est une agression. Ça ne peut pas rester impuni »
Ilham rappelle également l’amalgame qui s’accroît en France depuis l’attentat de Charlie Hebdo :
« Depuis les attentats contre Charlie Hebdo en janvier dernier, on a le sentiment que le regard des gens a changé. On a peur d’être les victimes d’amalgame. Il y a quelques jours, un jeune m’a insultée dans la rue »
Le dernier conseil municipal de Thiéfosse a tenu à exprimer son soutien à la famille en votant vendredi dernier une motion de soutien, le maire de la ville s’explique :
« Ces actes racistes et ignobles sont inadmissibles. Je m’élève, ainsi que l’ensemble des conseillers municipaux contre ces actes de vandalisme et de xénophobie. Nous avons donc souhaité transmettre à la famille Selouane tout notre soutien. Nous avons mobilisé des fonds via le CCAS (centre communal d’action sociale) pour acheter des vélos aux enfants »
Une enquête est encore en cours afin de trouver les responsables de cet énième acte islamophobe, dont les conséquences auraient pu être préjudiciables.