Depuis juin, le prix du pétrole à la pompe ne fait que baisser pour le plus grand plaisir de consommateurs finaux. Mais derrière tout cela se cache nombre d’enjeux économiques et politiques. Mise en lumière sur la face cachée du marché du pétrole.
Un conflit économique, déjà des victimes
Le prix du baril est passé de 110 à 60 dollars en six mois, une baisse plus que significative. Cette baisse s’explique en partie par une surproduction depuis plusieurs années qui ne s’est pas alliée avec une augmentation de la demande initialement prévue. Derrière cette baisse du prix du baril, on retrouve les deux principaux producteurs du monde : l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis. Pour l’Arabie Saoudite, les budgets 2015 liés à la production de pétrole présentent un déficit encore jamais vu, près de 35 milliards de dollars et le ministre Saoudien s’est dit prêt à laisser chuter le prix du baril jusqu’à 20 dollars afin de ne pas perdre ses parts de marché. Cette manoeuvre a pour but de contrer les Etats-Unis et les pays devenus les nouveaux producteurs de pétrole comme le Brésil qui s’appuient sur le pétrole de schiste. Mais si les Saoudiens peuvent se permettre de descendre à 20 dollars, la production de pétrole de schiste devient de la perte sèche en dessous de 60 dollars le baril. Pour de nombreux pays exportateurs comme l’Algérie, la Libye ou bien l’Iran cette situation donne des sueurs froides puisque la production de pétrole leur est économiquement intéressante autour de 80 dollars le baril et que leur économie dépend à plus de 90% de l’exportation de pétrole.
Trois pays pour un marché, d’autres énergies pour le futur
Au vu de cette situation, seuls trois producteurs apparaissent comme compétitifs pour les années à venir : la Russie, les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite. Les Saoudiens disposent d’environ soixante ans de stocks sans investissement pour trouver de nouveaux gisements, les Américains multiplient les opérations de forage pour le pétrole de schiste afin de faire diminuer les coûts de production et les Russes disposent de ressources considérables ainsi que d’un réseau de distribution bien établi sur l’ensemble de l’Europe. Pour les autres pays, la question des autres énergies moins polluantes est posée. Afin de sortir de cette dépendance au pétrole, il est peut-être temps d’accélérer les recherches vers d’autres sources d’énergie dans le but de se libérer de la mainmise des trois pays cités précédemment sur le marché.
La situation actuelle traduit une véritable tension entre l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis alors qu’un accord garantissant l’approvisionnement en pétrole des Américains contre une protection militaire existe depuis près de 70 ans. Cette tension amène la question sur l’intérêt international de continuer à dépendre du pétrole comme principale source d’énergie.