Parfois l’indignation est salutaire. Elle est saine, justifiée et constructive lorsque basée sur des arguments fiables et incontestables. Seulement, le recul et la pondération ne sont pas toujours le fort des communautés souvent stigmatisées par une frange simplette de la populace.
La bassesse du rejet
Lundi, le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) rendait publique une affaire malsaine d’interdiction de consommer pour deux marseillaises, au Memphis Coffee, chaîne de restaurants tout droit sortis des 50’s. Pour cette franchise érigeant Elvis Presley en idole, les musulmanes n’ont qu’à aller se faire cuire un œuf ailleurs.
Sans l’ombre d’une intention de nier le préjudice moral subi à la suite d’une exclusion, qui à toute échelle et dans toute circonstance heurterait quiconque doté d’une once d’amour propre, l’interrogation réside dans le bien-fondé d’un presque-soulèvement communautaire.
La grandeur de la religion
Nul ne doit tolérer pareille ségrégation, cela ne fait aucun doute. Cependant, ne pourrait-on pas, compte tenu du lieu, tenter de considérer cette décision comme un bienfait ? Afin d’étayer ce propos, et de tempérer une révolte malgré tout légitime, il paraît important de rappeler l’ambiance des Memphis Coffee.
Jukebox, cocktails et Elvis accueillent les clients. Le ton est donné. Alors que des voisins roucoulent sans complexe, un mojito à la main, sur la table d’à côté, la musique rock’n’roll assourdissante force les visiteurs affamés à hausser le ton pour se faire entendre.
Évidemment, pas besoin d’être titulaire d’un doctorat en sciences islamiques pour comprendre que cet environnement n’est pas des plus bénéfiques ni des plus conseillés pour nos sœurs, nos frères ou même nos enfants. Musique, mixité, idolâtrie, et alcool, voilà bien un cocktail qui, quoi qu’on puisse penser de cette affaire, ne semble indiqué pour aucun de nos coreligionnaires ; et dans toute chose il y a un bien, par la permission du Tout Puissant, du Juste.