Il y a quelques jours en Inde, un drame horrible a coûté la vie à 23 enfants et brisé la vie de leurs familles, les petites victimes seraient mortes suite à une intoxication alimentaire, en fait il apparaît qu’il s’agit plutôt d’un empoisonnement.
Un repas à la cantine agrémenté de poison
Les enfants morts, originaires d’un village de l’Etat du Bihar (un des états les plus peuplés et les plus pauvres d’Inde) , sont décédés après avoir mangé le repas de midi à la cantine (mid-day-meal), repas qui leur est distribué gratuitement chaque jour. Et il semble que cet empoisonnement ait été causé par des actes de négligence, des actes arrogants et stupides.
Une enquête a révélé des traces de monocrotophos dans la nourriture qui a causé la mort de ces enfants âgés de 4 à 12 ans, le monocrotophos est un pesticide gravement dangereux et même interdit en Europe et aux Etats-Unis. On ne peut que se demander que faisait ce pesticide dans des repas servis gratuitement à ces enfants issus de familles démunies…
Suite à cette enquête on a appris que le mari de la directrice de l’école où s’est déroulé le drame était agriculteur, et qu’ il utilise régulièrement dans ses champs le pesticide incriminé qui a empoisonné les enfants. D’ailleurs il y a quelques temps, suite à l’usage abusif qu’il faisait de ce pesticide dangereux les poissons d’un étang proche étaient tous morts.
Entre négligence et déni du danger
Comment la directrice de l’école pouvait-elle faire mine de rien alors que le riz, l’huile, les lentilles et toutes les autres denrées utilisées pour la confection des repas à la cantine étaient entreposées dans le hangar où son mari stockait son pesticide meurtrier ? De plus, la cuisinière de l’école, alarmée par l’odeur et la couleur étrange du curry de soja, avait indiqué à la directrice que quelque chose n’allait pas. Et selon plusieurs témoins elle aurait forcé les enfants à finir leur ration.
On peut reprocher à la directrice la désorganisation et l’indifférence évidente face au manque d’hygiène alors qu’elle était responsable de l’alimentation d’enfants en bas âge.
Le principe du mid-day-meal est pourtant un projet humanitaire ambitieux, qui permet de soulager des familles indiennes très pauvres, et qui favorise la scolarisation de ces enfants, et l’Inde avec son 1,2 milliard d’habitants a bien besoin de projets de ce type tant la pauvreté est importante, mais faudrait-il encore que ce projet soit bien mené et contrôlé.
Des familles brisées et un mandat d’arrêt
Que dire à ces familles qui garderont en mémoire l’image de leur enfant agonisant dans leurs bras, pris de spasmes et de vomissements. Les parents apeurés avaient couru d’hôpitaux publics en cliniques privées, pour se retrouver face à des médecins débordés, à des dispensaires bondés et dans l’incapacité de sauver leurs enfants. Les récits de ces parents sont insoutenables.
La directrice de l’école et son époux ont pris la fuite et sont en cavale, un mandat d’arrêt a d’ailleurs été lancé contre elle mais bizarrement pas contre son mari, pourtant propriétaire des produits qui ont coûté la mort à 23 petits innocents. Ce mercredi, elle s’est rendue à la police.
Photo : AFP