Après avoir longuement nié les faits, les autorités chinoises ont reconnus l’existence de camps d’internements pour musulmans (ouïghours et kasakhs) dans la province de Xinjiang, au nord-ouest du pays. La Chine ne pouvait guère cacher plus longtemps les faits au vus des documents officiels et d’images satellites qui ont été révélés au grand jour.
Des camps censés « éduquer »
Pour le gouvernement chinois, le but de ces camps, est d’éduquer ces internés et de leur assurer une « formation professionnelle », sous prétexte de lutter contre le terrorisme. Le président de la province de Xianjiang, Shohrat Zakir, membre le plus haut gradé de l’ethnie ouïghour, assure que sa région est désormais en « sécurité et stable » et que les « stagiaires » sont traités avec respect et «humanité» sans oublier que les établissements veillent à leur bien-être (nourriture diététique, salles de cinéma, activités sportives et culturelles..).
Une réalité bien différente
Mais les ONG, dénoncent une opération de communication visant à cacher la vraie nature de ces camps de «rééducation». En effet, les détenus subissent un véritable lavage de cerveau dans ces camps comparés à des prisons: on les oblige à renoncer à leur identité religieuse, en les forçant à chanter les louanges du Parti et à dénigrer leur propre culture.
«Les autorités chinoises ont cruellement placé des enfants de certains détenus politiques du Xinjiang dans des institutions d’État», a déclaré Sophie Richardson, directrice Chine de HRW (ONG américaine Human Rights Watch), qui s’ajoute à cela le «programme gouvernemental pervers» consistant à soustraire ces petits musulmans à leurs familles, «au nom de leur bien-être matériel».
De son côté Patrick Poon, l’expert d’Amnesty International sur la Chine, a réagit en estimant que les propos de Shohrat Zakir sont « une insulte à la fois pour ceux qui souffrent dans les camps et les familles des disparus ».
Selon l’ONU, jusqu’à un million de musulmans sont ou auraient été internés. Une répression ethnique est en train de se dérouler sous silence. Un gouvernement qui refuse que son peuple de confession musulmane, ne prie, ne jeûne, ne mange halal, refuse les prénoms musulmans, le port de la barbe, du voile et bien d’autres encore est un gouvernement islamophobe. Où sont donc passés nos dirigeants musulmans qui ne s’offusquent même pas un temps soit peu du sort qu’est réservé à ses frères et soeurs? Rohingyas, Ouïghours, Palestiniens, Syriens, la liste est longue et le crime contre l’humanité se fait désormais en toute impunité.