Mona Almazbouh est une libanaise de 24 ans. Cette jeune femme vient d’être condamnée par un tribunal égyptien à huit ans de prison pour avoir, je cite, « porté atteinte au peuple égyptien ».
Une victime qui se retrouve coupable
Lors d’un énième voyage en Égypte Mona Almazbouh décide de publier sur sa page Facebook, qui est privé et qui comptabilise très peu d’amis, une vidéo où elle dénonce les pratiques de certains citoyens égyptiens, dont elle a elle-même était victime. Elle s’offusque de la dégradation des moeurs d’hommes et de femmes qui banalise l’harcèlement sexuel et l’harcèlement de rue. Après qu’un de ses « amis » Facebook a partagé cette vidéo sans sa permission, et de ce fait la rendue publique, plusieurs citoyens égyptiens choqués par la dureté de ses propos, et non pas par ce qu’elle y dénonce, décident de porter plainte. Elle sera arrêtée à l’aéroport du Caire alors qu’elle s’apprêtait à quitter le pays.
Le dur quotidien des femmes en Égypte
Véritable fléau ces pratiques sont malheureusement monnaie courante. En effet d’après une étude de la fondation Thomson Reuters, le Caire est la ville la plus dangereuse pour les femmes. Déjà en 2008 une enquête menée par le Centre égyptien pour le droit des femmes montrait des chiffres alarmants: 80% des femmes égyptiennes interrogées affirmaient avoir été victime de harcèlement sexuel et 62% des hommes admettaient avoir déjà harcelé une femme. Nous vous rapportions récemment le curieux phénomène de ces femmes obligées de se travestir au travail pour éviter toutes agressions ou harcèlements sexuels.
Le cas de Mona Almasbouh va être réexaminé en appel le 29 juillet. Huit ans pour avoir dénoncé l’inacceptable. La liberté pour les auteurs d’actes inqualifiables, considérés dans notre noble religion comme étant l’un des plus grands péchés. Le monde ne tourne vraiment pas rond, qu’Allah nous guide.