L’enseignante voilée s’est battue pour pouvoir enseigner la religion musulmane dans une école communale , alors qu’elle en avait été empêché à deux reprises, sous prétexte que le règlement intérieur interdisait le port de signe religieux dans l’établissement. Le Conseil d’Etat vient de trancher : elle pourra enseigner en gardant son voile.
Le devoir de neutralité n’incombe pas aux professeurs de religion
Après une bataille juridique intense, Meryem pourra intégrer son poste d’enseignante de religion dans la commune dans laquelle elle a été affecté par l’Exécutif des Musulmans de Belgique. Cette liégeoise, reconnue pour son sérieux et ses compétences, pourra reprendre ses cours à l’école communale de Chaudfontaine.
En effet, au début de chaque année scolaire, l’Exécutif des Musulmans de Belgique propose des professeurs pour assurer les cours de religion dans les écoles où ces cours sont disponibles. La commune refusait sa venue en début de chaque année scolaire, privant les enfants d’un enseignement qui était au programme.
Entre 2010 et 2013, le conseil communal a refusé à deux reprises sa désignation prétextant le règlement de travail du personnel de la commune qui impose de garder une : « neutralité idéologique, politique, philosophie et religieuse. »
Un non sens pour la jeune femme à qui on demande d’enseigner la religion musulmane dans une école primaire. Elle n’en restera pas là.
Elle sollicite le soutien du syndicat, la CSC, qui interpelle l’école qui campe sur ses positions : « il n’est pas bon pour les enfants de nos écoles d’être en contact avec une personne qui porte le voile islamique, symbole de la soumission de la femme à l’homme.»
Devant ces refus catégorique et insensés, l’enseignante a poursuivi l’affaire devant le Conseil d’Etat, qui lui a donné raison. Une victoire du droit sur les règlements abusifs.