Après de vives tensions entre les deux États, suite au drame qui a eu lieu à Mina, les ministres de la Santé saoudiens et iraniens ont trouvé un accord pour le rapatriement des corps.
La menace de l’Iran
Le président iranien Hassan Rohani a écourté lundi son séjour à New York où il participait à la 70ème Assemblée générale de l’ONU, afin d’être présent à Téhéran, lors du retour des dépouilles de 130 iraniens décédés à Mina prévu le mardi. Mais le retour des corps dans leur pays a été retardé de plusieurs jours et c’est dans ce contexte que certains responsables iraniens ne se sont pas fait attendre pour s’exprimer. Mercredi dernier, le guide suprême Ali Khamenei avait déclaré que si l’Arabie Saoudite ne remplissait pas son devoir quant au rapatriement des corps des pèlerins iraniens, l’Iran réagirait « durement« . L’Arabie Saoudite s’est également vu accusée de freiner les démarches pour le rapatriement des dépouilles. D’après l’Iran, les autorités saoudiennes ont refusé d’accorder des visas aux responsables iraniens qui désiraient intervenir sur le sol mecquois pour superviser les opérations de recherches. A la suite de plusieurs accusations en cascade, l’ayatollah Ali Khamenei s’est de nouveau exprimé affirmant que :
Si l’Iran devait réagir, sa réaction sera dure et que les Saoudiens ne feraient pas le poids.
Selon lui, la République islamique d’Iran avait fait preuve de retenue, de politesse islamique et de fraternité mais le retard qu’a pris le rapatriement a suscité de vives réactions allant jusqu’à la menace verbale.
Apaisement des tensions
Alors que l’Arabie Saoudite rétorquait à l’Iran d’exploiter le drame, en réponse à la longue liste d’accusations, la tension entre les deux rivaux s’est apaiséé jeudi. A priori, Hassan Hachemi, ministre iranien de la Santé et Khaled al-Faleh son homologue saoudien ont confirmé avoir trouvé un accord afin de rapatrier « au plus vite » les dépouilles. Selon l’agence officielle de presse de la République islamique, il a été rappelé aux autorités saoudiennes qu’aucune des familles des victimes « ne souhaitait d’enterrement en Arabie saoudite » et qu’elles avaient toutes demandé « le rapatriement rapide et respectueux des corps » en Iran. A l’occasion de cette rencontre, le ministre saoudien a transmis à l’ayatollah Khamenei, au gouvernement et à la nation iranienne « les condoléances » du roi Salmane.
Bien que l’Iran dénombre pas moins de 464 pèlerins décédés pendant la bousculade à Mina, vingt-deux autres pays déplorent des disparus, dont l’Egypte, le Nigeria, le Mali l’Indonésie, l’Inde et le Pakistan, pour les plus touchés. Quant à l’Europe, une seule victime aurait été enregistrée et serait un ressortissant néerlandais.