A Mantes-la-Ville, après que la communauté d’agglomération ait donné l’autorisation pour la vente d’un local de la commune à une association musulmane, le maire semble s’y opposer fermement. En effet, le local servirait de lieu de culte. C’est donc avec regret et colère que Cyril Nauth, alors maire frontiste de la commune a appris cette nouvelle. En grand frontiste il va naturellement essayer de bloquer cette vente, et par tous les moyens.
L’urgence de la situation
Les fidèles sont alors au nombre de 800. Habitués à prier dans une salle installée dans un pavillon menacé de démolition. Ils sont donc face à une situation irrégulière, étant donné l’illégalité de leur occupation, ainsi le maire frontiste actuel avait pu légitimement demander leur expulsion à la justice. Les circonstances les menaçant alors de perdre leur salle de prière. Le préfet des Yvelines avait donc, pour y remédier, proposé que la communauté d’agglomération de Mantes-la-Ville vende directement le local (une ancienne trésorerie) à l’association, sans bien sûr passer par le maire frontiste, avec qui les négociations sont vouées à l’échec. Les votes sont en faveur de l’association musulmane avec 44 voix sur 70 et 19 abstentions.
La passation de pouvoir, de PS à FN
On comprend mieux la nature du problème, lorsque l’on sait que l’ancienne municipalité était détenue par le PS. Ainsi, c’est avec celle-ci qu’un accord avait été conclu. Il mentionnait un rachat du local de la part de la mairie, qui ensuite devait le revendre à l’association musulmane. Mais nous le savons tous le destin est parfois truffé d’obstacles, et pour le coup l’obstacle n’est pas de taille, la justice étant en effet du côté des musulmans. Le nouveau maire d’extrême droite Cyril Nauth, qui a hérité de la mairie en 2014, avait déjà ce projet dans le viseur, il en avait fait une de ses armes lors de sa campagne. Et pour bien mettre en avant son désaccord, quoi de mieux qu’une absence lors du rendez-vous chez le notaire, pour ne pas signer la promesse de vente.
Un maire FN frustré
Le maire FN après avoir boycotté le rendez-vous chez le notaire, conteste la procédure, il déclare alors :
On passe en force contre l’avis du maire… C’est inacceptable… Trouver d’autres moyens (pour bloquer le projet)… User de (son) droit de préemption… attaquer le permis de construire.
Le président de l’association des musulmans de Mantes-sud, quant à lui, se réjouit de ce succès, ainsi il déclare à son tour :
C’est une satisfaction, une décision longuement attendue… Si jamais le maire procède à une préemption, il y a des voies légales pour la contester, dont nous userons.
Le maire frontiste n’est pas prêt de trouver le sommeil avec une telle décision.
Ce n’est malheureusement plus une surprise, si l’islamophobie semble se banaliser, nous sommes en droit de nous demander où est la responsabilité des élus. Il faut dire que ces derniers jours les différents maires se sont fait un malin plaisir avec des déclarations islamophobes très explicites. On mentionnera alors Robert Ménard, Robert Chardon, Christian Estrosi, Didier Barachet, Marion Maréchal Lepen et maintenant Cyril Nauth. Pour un laps de temps si court, ça fait effectivement beaucoup.