Dans la dernière ligne droite avant les élections législatives en Israël, Benjamin Netanyahu a tenu un meeting ce lundi 16 mars 2015. A cette occasion, il a clairement signifié son rejet le plus total d’une solution à 2 Etats.
Discours sécuritaire pour rattraper le retard dans le sondage
Ce mardi, les électeurs israéliens sont appelés aux urnes afin d’élire les députés siégeant à la Knesset, l’assemblée israélienne. C’est une élection avec un enjeu important pour Netanyahu, garder le contrôle de la majorité. Or, depuis le début de la campagne, les sondages sont plus que défavorables pour le premier ministre. Sa politique économique étant inefficace, et sa politique sociale de plus en plus décriée par la population israélienne, le mettent dans une situation difficile pour conserver la Knesset de son côté. Le thème de la campagne électorale a donc été uniquement focalisée sur le discours sécuritaire. Érigés en principale cause de menace pour Israël, les Palestiniens sont les cibles décidées par Netanyahu pour gagner les élections.
Des vies sacrifiées pour la préservation du pouvoir
Pour sécuriser son fauteuil, Netanyahu invoque donc l’extrême péril que représente la création d’un Etat palestinien. Le jeu de politique politicienne joué par Netanyahu, le pousse même à réaliser des raccourcis inquiétants et de gros amalgames. Peu importe, la fin justifie les moyens…
Etat Islamique, Syrie, Irak, Etat palestinien, Iran, tout est mélangé dans son dernier discours, pour donner un sentiment de patchowork infernal dans lequel se trouve Israël aujourd’hui. Et dont bien sûr, Benjamin Netanyahu est le seul rempart. Il indique clairement qu’en cas de réélection, il ne permettrait pas la création d’un Etat palestinien, rien que ça.
«Tous ceux qui veulent la création d’un Etat palestinien et le retrait de territoires rendent ces territoires vulnérables à des attaques de l’islam extrémiste contre l’Etat d’Israël. Telle est la réalité qui s’est imposée ces dernières années. Celui qui n’en tient pas compte joue les autruches » (Benjamin Netanyahu)
Il est évident que personne n’est dupe. Cette stratégie tout sécuritaire permettra sans doute de mobiliser une partie de l’électorat la plus dure, mais c’est tout. Force est de constater que son message n’est pas écouté par la majeure partie de la population. Son principal rival, Isaac Herzog, rencontre une grande sympathie auprès des électeurs, et notamment son discours plus modéré. Du point de vue des responsables palestiniens, il est clair que pour avancer dans un dialogue apaisé et pour enfin trouver une solution convenable aux deux parties, il faille changer d’interlocuteur. Les échanges avec Netanyahu n’ont pas permis aujourd’hui de solutionner le conflit, bien au contraire. Empêcher une solution de paix est même devenu une stratégie politique pour remporter le maximum de siège à la Knesset, et c’est bien là le plus inquiétant.