François Hollande et le ministre des affaires étrangères Laurent Fabius accueilleront aujourd’hui et demain le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi. L’objectif de cette rencontre est le développement de la coopération militaire entre les 2 pays.
Les ventes d’armes au menu
Le France est l’un des fournisseurs d’équipements militaires de l’Égypte et, notamment, pendant la période de répression et d’assassinats de manifestants orchestrée par Al Sissi. Cet été, un méga contrat d’1 milliard d’euros a même été signé pour la livraison de 4 frégates à l’armée égyptienne. Et malgré ces ventes d’armes irresponsables, du point de vue de l’utilisation faite -notamment contre des populations civiles-, cette rencontre a pour objectif de pouvoir réaliser encore plus de vente, via une coopération militaire renforcée.
La situation de la Palestine et les droits de l’Homme… On en parle?
Cette rencontre, en dehors de l’aspect militaire, prévoit-elle un temps d’échange sur la responsabilité que porte l’Égypte dans la répression contre la Palestine ? En effet, la destruction des tunnels reliant Gaza et l’Égypte a été un rude coup porté aux palestiniens pendant les bombardements israéliens. La destruction des tunnels a entrainée une vraie pénurie d’essence, de matériaux de construction, de nourriture, de médicaments, d’aides humanitaires…
Hollande osera-t-il aborder la question des détentions arbitraires ou le massacre des populations civiles pendant le coup d’Etat militaire de 2013 (qui a vu émerger Al Sissi comme le chef du régime), ou enfin la question des agressions de journalistes ?
Il semblerait que ces fâcheuses questions ne soient pas à l’ordre du jour afin de pouvoir signer un traité de coopération militaire permettant aux industriels français de réaliser de plus gros contrats encore avec l’Égypte.
Pour résumer, Hollande accepte de recevoir -avec les honneurs- un président étranger qui a pris le pouvoir grâce à un coup d’Etat (en débarquant le président précédent démocratiquement élu), qui ne respecte pas les droits de l’Homme et qui exerce une forte pression sur une population palestinienne déjà assiégée et cela, pour des intérêts financiers.