Il y a tout juste 2 ans, 8 personnes perdaient la vie dans un attentat à la bombe dans le centre d’Oslo, puis 69 personnes, pour la plupart des adolescents, étaient assassinées sur l’ île d’Utoya lors d’ un camp de la ligue du parti travailliste de Norvège. Le pays reste assommé par ces tragiques événements commis par un terroriste qui ne vient pas d’ailleurs.
Portrait d’un tueur sanguinaire
Anders Brievik avait 32 ans lorsqu’il commit ses 2 attentats. Grand, blond, au regard transperçant, rien ne laissait présager que cet homme apparemment banal deviendrait la terreur de toute une nation. Et pourtant il passera à l’acte le 22 juillet 2011 en faisant exploser une bombe dans le centre de la capitale norvégienne puis, revêtu d’un uniforme de policier, il tirera à l’arme semi-automatique sur une assemblée de jeunes sociaux-démocrates assistant, sur l’île d’Utoya, à l’université d’été de leur mouvement. Dans un manifeste de 1518 pages intitulé « 2083-Une Déclaration d’indépendance européenne », envoyé par mail à pas moins de 1003 personnes, il y détaille la planification de ses attentats mais aussi y fait état de ses opinions politiques pour le moins controversées. Brievik exprime son soutien au conservatisme culturel, à l’ultranationalisme, au populisme de droite, à l’islamophobie, au sionisme, à l’antiféminisme et au nationalisme blanc. Il considère l’Islam et la plupart des partis politiques européens comme des ennemis et exige la destruction violente de ce qu’il appelle l’Eurabia et du multiculturalisme, ainsi que la déportation de tous les musulmans hors d’Europe pour l’année 2083 afin de préserver la chrétienté.
L’après attentat
Il y a 2 ans, la Norvège basculait dans la terreur et la blessure n’étant pas encore cicatrisée, les Norvégiens traumatisés cherchent encore à comprendre et expliquer comment ce terrorisme ultra raciste a pu mûrir sur leur propre territoire. Un pays qui, comme le montre un récent reportage d’Euronews (ci-après), tente de panser ses plaies, dans une atmosphère de ressentiment où la rancune face aux gouvernements et aux autorités perçues comme incompétentes, se fait encore ressentir.
Le terrorisme européen
Ce 22 juillet 2011, le terrorisme affichait un nouveau visage. Alors que l’on persuadait la masse que le terrorisme ne pouvait être qu’ « islamique », l’Europe s’est retrouvée face à elle-même et face à ce qu’elle avait engendré. Car Anders Brievik n’est que le résultat d’une manipulation socio-politique où les musulmans deviennent les boucs émissaires de tous les maux d’un pays tout en prenant le risque que ses concitoyens se mettent à éradiquer ce qu’ils pensent être la source de leurs problèmes, par leurs propres moyens. Ces tragédies doivent nous convaincre de l’importance d’un dialogue multiculturel et inter-religieux afin de faire tomber les préjugés et se donner les moyens de vivre ensemble.