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Une discrimination sans complexe

par Redaction

Ce jeudi 18 avril 2013, le tribunal de Bobigny a ouvert une audience spécifique aux affaires de  discriminations. Parmi elles, une affaire a fait du bruit : un responsable d’édition qui recherche du personnel pour faire le ménage refuse l’embauche de maghrébins.  

L’affaire en question : sans peur ni reproches

Responsable dans une société d’édition, Jean-Luc Benady, n’a apparemment pas mâché ses mots avant de les prononcer. En 2011, il signifie à Pôle emploi son refus d’embaucher des personnes d’origine maghrébine sous prétexte que son entreprise est « juive » et qu’une embauche de cette taille entraînerait des tensions au sein de la société. « Mon entreprise est juive et je ne prends pas le risque d’embaucher des personnes d’origine maghrébine afin d’éviter les tensions ». Les candidatures envoyées par Pôle emploi étaient refusées dès lors par le prévenu.

En plus des propos discriminatoires tenus par le responsable, il assume en expliquant à l’audience qu’il s’agit d’une « mesure de précaution », car tout maghrébin représenterait un « risque » pour l’entreprise. La personne d’origine maghrébine peut, selon ses propos, avoir un « père, un frère » qui « n’aime pas les juifs ».

Un choix assumé

Le juge Nabila Mani-Saada a fait savoir au prévenu qu’au sein de la République, des lois sont à respecter :  » Vous vivez dans une République qui a des lois, et vous y êtes soumis ». Quant au procureur Abdelkrim Grini, il s’est exprimé par ces propos à son sujet : » Vous tombez dans l’amalgame, dans la caricature, dans la facilité ». Et le procureur de mettre en avant, le fait que Jean-Luc Benady assumait totalement cette discrimination et par la même occasion se rendait coupable d’enfreindre les préceptes de la loi française.  » Monsieur Benady avait l’audace d’aller jusqu’au bout de sa pensée » et ne se cachait pas de « pratiquer la discrimination à l’embauche relate Abdelkrim Grini. Le prévenu écope d’une amende de 5000 à 6000 euros, en attendant le jugement qui a été mis en délibéré jusqu’au 20 juin 2013. L’affaire reste à suivre.

Une fois de plus les « arabes », les « maghrébins » sont la cible de préjugés honteux. Il est difficile de comprendre qu’un arabe n’est pas forcément musulman et surtout antisémite, il en est de même pour les maghrébins. Toutes discriminations à l’embauche quelle que soit l’origine, la race ou l’ethnie d’une personne est punie par la loi.

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