Forcée d'épouser son violeur, elle se suicide

«Le désespoir d’une adolescente abusée»
Une adolescente marocaine de 16 ans s’est suicidée samedi 10 mars en ingérant de la mort-aux-rats. Elle avait été contrainte par le juge d’épouser son violeur.
[pullquote_right]Tu épouseras ton violeur, ma fille ![/pullquote_right]
«Une loi pour l’honneur»
« Cette fille a été violée deux fois, la dernière quand elle a été mariée », a déclaré à la presse le porte-parole du gouvernement et ministre de la communication Mustapha El Khelfi.
Amina Al Filali s’est suicidée samedi dans sa ville de Larache, près de Tanger, en absorbant de la mort aux rats, après avoir été obligé d’épouser l’homme qui l’avait violée quand elle avait 15 ans. En l’épousant, son violeur avait échappé à la prison grâce à un article du code pénal.
 
«Épouser son violeur pour que celui-ci échappe aux poursuites»
Au Maroc la loi dit que le viol est puni de plusieurs années de prison en cas de viol sur des mineurs. A moins que la victime et son agresseur se marient, ce qui le protège de la justice.
 

Hamida, sœur de Amina, brandit son portrait lors d’une manifestation à Larache, le 15 mars 2012
 
« C’est un cri de la société » a lancé une ex ministre, Mme Nouzha Skalli.
Dans de nombreuses familles où le poids de la tradition et de la religion est très fort, la perte de la virginité hors du mariage est considéré comme un déshonneur pour la famille. Souvent, des arrangements sont trouvés, avec la contribution de la justice, pour que les filles violées épousent leur agresseur. L’honneur de la famille dépasse la dignité et le droit de la femme.