Des nouvelles concernant le mouvement de grande ampleur de grève de la faim mené par des prisonniers Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes afin de protester contre les mauvais traitements qu’ils y subissent et les violations continues de leurs droits. La mobilisation internationale grandit et ils reçoivent du soutien, notamment le soutien d’anciens prisonniers politiques irlandais qui avaient mené de longues campagnes de grève de la faim dans les années 80.
Des tentatives israéliennes de mettre fin à ces grèves de la faim de masse
Une délégation de l’autorité pénitentiaire israélienne a rencontré 2 membres du comité représentant les prisonniers Palestiniens qui sont en grève de la faim pour tenter de les faire renoncer à certaines de leurs exigences. Un message de prisonniers est parvenu au ministère des prisonniers dans la bande de Gaza indiquant que Jamal Al-Hor et Muhanad Shreim qui ont rencontré cette délégation ont insisté sur le fait qu’il n’y aurait pas de marche arrière dans le mouvement de grève de la faim, ils ont affirmé que ce mouvement avait atteint le point de non-retour, la détermination des prisonniers est forte pour parvenir à leurs exigences quel qu’en soit le prix.
Plusieurs lettres qui ont «fuit » des prisons d’occupation ont revendiqué l’escalade de la grève de la faim visant à atteindre leurs demandes, et que de nombreux autres détenus avaient rejoint la grève de la faim, en réponse à la visite de la délégation pénitentiaire qui a révélé un mépris sioniste pour le mouvement en captivité, et soulignant leur certitude de victoire contre la brutalité des prisons sionistes.
Ismail Haniyeh appelle le monde à régir
Le 1er ministre du Hamas Ismail Haniyeh qui était en visite à la tente de la solidarité pour les prisonniers en grève de la faim à Gaza, a declaré que la communauté internationale devait agir rapidement et exiger la libération de ces prisonniers. Il a également demandé à la Ligue Arabe de travailler à la convocation d’une session extraordinaire de l’assemblée générale de l’ONU pour discuter de la question des prisonniers Palestiniens.
Ismail Haniyeh appelle Israël à libérer les prisonniers Palestiniens en grève de la faim, décrivant cette grève de la faim de masse par des Palestiniens dans les prisons israéliennes comme une lutte humanitaire, il a appelé les pays arabes et musulmans à être plus engagés sur la question des prisonniers Palestiniens.
Ses déclarations ont été faites après que la Cour Suprême israélienne a rejeté un appel demandant la libération de 2 prisonniers Palestiniens Bilal Diab et Thaer Halahla qui sont en grève de la faim depuis plus de 70 jours pour protester contre leur détention administrative (pratique illégale et controversée) qui permet aux autorités israéliennes de détenir des Palestiniens sans inculpation, ni procès, indéfiniment.
Yousef Rizqa, conseiller politique de Haniyeh a averti qu’Israël essayait d’utiliser l’affiliation à un parti pour semer la discorde entre les prisonniers grévistes qui protestent contre la détention administrative, le recours à l’isolement, les mauvais traitements subis par les détenus malades, la difficulté d’obtenir des visites familiales et les fouilles à nu imposées aux visiteurs.
Deux hommes en danger de mort
A Jenine, le Mouvement du Jihad Islamique en Palestine a estimé que le refus de la Cour Suprême concernant l’appel de Bilal Diab et Thaer Halahla équivaut à une décision de les exécuter, après avoir échoué dans leurs tentatives de briser leur volonté et leur détermination pour le 3e mois consécutif.
Le Mouvement a déclaré dans un communiqué que le traitement israélien de la question de ces 2 détenus est un crime moral et humanitaire, et que le gouvernement d’occupation en portera les conséquences.
A Al-Khalil, la famille de Thaer Halahla a indiqué que leur fils s’était abstenu de boire de l’eau et de prendre des médicaments, ils ont dit que Thaer a décidé de commencer cette nouvelle étape après que le tribunal israélien ait rejeté son appel, ils précisent que son état s’est détérioré et qu’il a été transféré à l’hôpital.
Aziz Halahla le père de Thaer a déclaré au média Quds que la décision israélienne est comme une condamnation à mort contre son fils et contre Bilal Dhiab en grève de la faim depuis la même période.
Un homme affaibli et agressé
A Naplouse, Mahmoud Hassa, l’avocat de la fondation Addameer pour les prisonniers et les droits de l’homme, a rencontré le prisonnier Hassan Safadi qui est en grève de la faim depuis 63 jours, Safadi est venu en fauteuil roulant en raison de la détérioration de sa santé.
Safadi a déclaré à l’avocat que l’administration de la prison lui avait donné un médicament de force sans savoir ce que c’était, il a également dit que lors de son transfert à l’hôpital pénitentiaire de Ramla, il a été battu par des gardiens de prison et que le médecin de la prison avait refusé d’examiner les blessures subies lors de cette agression.
Addameer a exprimé sa profonde préoccupation au sujet de la façon dont les médecins de la prison ont donné à ce détenu un traitement contre son gré, en violation de la charte d’éthique médicale.
L’Union Européenne doit agir
A Ramallah, le responsable du Fatah Nabil Chaath, a appelé l’Union Européenne à réagir de manière décisive à la grève de la faim des prisonniers Palestiniens. S’exprimant face à une délégation de parti travailliste Britannique, il a souligné que des mesures concrètes de la communauté internationale sont indispensables afin de forcer Israël à réagir.
L’obstination israélienne menace la vie, selon lui, et il ajoute que les demandes des détenus sont reflétées dans le droit international.
Et l’ONU ?
Le Dr Riyad Mansour, Ambassadeur de la Palestine à l’ONU a mis en garde contre une grave menace pour la vie des prisonniers en grève de la faim, il a divulgué que 10 prisonniers ont été transférés à l’hôpital suite à une détérioration dramatique de leur état de santé. Selon les lettres qu’il a adressé au Secrétaire général de l’ONU, au Président du Conseil de sécurité et au Président de l’assemblée, la vie d’un grand nombre de prisonniers Palestiniens en grève de la faim depuis les 59 à 67 derniers jours est très sérieusement menacée. L’Ambassadeur a souligné le cas de Bilal Diab et de Thaer Halahla, et a exhorté le Conseil de sécurité de tenir les autorités d’occupation israéliennes responsables de leur traitement inhumain sur des milliers de prisonniers Palestiniens.
Il a enfin demandé à la Commission des Nations Unies pour les droits de l’homme, le Conseil des droits de l’homme, au Comité contre la torture et la Croix-Rouge à Genève d’ intensifier leurs contacts avec le gouvernement israélien afin de mettre un terme aux graves violations contre les prisonniers palestiniens dans ses geôles et d’organiser des visites régulières dans les prisons israéliennes.
La Ligue Arabe en réunion extraordinaire
Au Caire, la Ligue Arabe a tenu dimanche une réunion extraordinaire et a demandé à l’assemblée générale de l’ONU de convoquer une session extraordinaire pour discuter de la question des prisonniers Palestiniens dans les prisons israéliennes. Lors de cette réunion, les représentants ont écouté un rapport sur les pratiques inhumaines et les violations auxquelles les prisonniers grévistes sont exposés dans les prisons israéliennes. La Ligue Arabe dans son rapport a également appelé l’ONU à inviter la Communauté internationale des droits humains du Conseil à Genève, lors de sa session qui se tiendra en juin, et de prendre une résolution forçant l’état d’occupation israélienne à se conformer à la 4e convention de Genève et à ouvrir ses prisons pour les comités internationaux.
La Ligue arabe a également décidé de former un comité composé de membres en provenance de Jordanie, Palestine, Egypte, Irak, Koweït et d’autres pays arabes à se préparer à une conférence internationale sur la question des prisonniers palestiniens. La Ligue arabe a recommandé le lancement d’une campagne politique et médiatique au niveau international pour introduire cette question.
La Turquie appelée à l’aide
Des prisonniers Palestiniens ont par ailleurs adressé un message au 1er ministre Turc Recep Erdogan pour lui demander son intervention personnelle pour soutenir leur cause.
Ismail Haniyeh a donné ce message à une délégation turque, ajoutant que les prisonniers demandent à ce qu’il y ait des pressions turques sur Israël pour les liberer.
Résistance et unité
Pendant ce temps, Khader Adnan récemment libéré a appelé la résistance palestinienne et les militants en Cisjordanie à unir leurs efforts à l’appui des prisonniers.
Dans le même contexte, la sœur du détenu Mahmoud Issa le plus vieux prisonnier isolé depuis 2002 a appelé les nations arabes et musulmanes à se tenir derrière les prisonniers avant qu’ils ne commencent à mourir, ce qui confirme que l’objectif principal derrière la politique d’isolement est la torture psychologique des captifs.
Alors mobilisons nous, nous avons tous un rôle à jouer dans la situation dramatique que vivent nos frères et sœurs Palestiniens.
Dites vous que si vous étiez nés en Palestine et non en France où ailleurs, vous seriez (ou auriez été) surement vous aussi dans une prison israélienne, victime de tortures et d’humiliations et que vous aimeriez vous aussi que le monde s’élève pour vous soutenir.
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