Un projet vieux de près de dix ans balayé d’un revers de la main par la mairie de Marseille. Le projet de grande mosquée pour la ville, qui devait être construite à la place d’anciens abattoirs, vient d’être tout simplement abandonné.
Trop d’incompréhensions
En 2007, la mairie de Marseille accordait la location d’un terrain de 8.000m² (avec un loyer annuel de 24.000€) pour l’association musulmane censée gérer le projet. Depuis, rien ne va, la construction n’a jamais véritablement démarré et la communication est absente entre les représentants de l’association et la mairie. La conclusion de cette absence de compréhension est l’annulation de ce projet. Selon la mairie, l’association aurait cumulé 62.000€ de retard de loyer et ne répondrait à aucun courrier tout en entamant pas les travaux de construction, ce qui, pour la mairie, signifie que les fonds nécessaires à un tel ouvrage ne sont pas disponibles, ce qui remet en cause la viabilité du projet.
Du côté de l’association musulmane, on dénonce l’emprise de la mairie sur le projet, qui a voulu dicter le mode de fonctionnement et n’a laissé aucune liberté d’action à l’association. Ces restrictions auraient fait fuir les donateurs et les fonds nécessaires avec eux. Plusieurs réactions ont eu lieu depuis cette annonce, comme par exemple Samia Ghali, maire des 15ème et 16ème arrondissements de la ville :
Tant d’années perdues, c’est minable. J’ai honte pour la ville de Marseille. Peut-être que le maire Jean-Claude Gaudin veut résilier ce bail parce qu’il a peur de perdre ses électeurs au profit du Front national ?
Anouar Kbibech, président du CFCM a lui aussi fait part de son incompréhension :
Dans le contexte actuel, où l’on a besoin de gestes d’apaisement et de consolidation du vivre-ensemble, l’arrêt de ce projet est un très mauvais signal envoyé à la société française et aux citoyens français de confession musulmane.
Triste issue pour un projet important pour la communauté. On estime que près de 25% de la population de Marseille est musulmane et ce projet tenait à coeur à une importante partie de la communauté. Encore une fois, le manque de communication et de compromis amène à la rupture.