Souleymane vient de clôturer son troisième trimestre brillamment. Premier de sa classe, il a été félicité par ses professeurs en fin d’année scolaire mais pourrait bien dormir dans la rue à la rentrée prochaine.
« Si on se retrouve à l’hôtel, il ne pourra pas travailler »
La mère de Souleymane, Bineta, s’attend à tout moment à être expulsée depuis que la propriétaire de son deux pièces lui a signifié que son appartement sera revendu. Suite à la lettre envoyée par le commissariat lui ordonnant de quitter son logement, dans lequel elle vit depuis 14 ans, Bineta craint avant tout pour le devenir de son fils :
« Il est premier de sa classe. Si on se retrouve à l’hôtel, il ne pourra pas travailler, on ne pourra même pas se faire à manger. »
Une décision injuste et injustifiée
Bien que reconnue prioritaire au titre du droit au logement opposable, Bineta n’est cependant pas assurée de trouver un autre logement avant son expulsion, comme le veut la loi. Économiste du logement, Benoît Filippi considère que la décision prise par la propriétaire de l’appartement est une « mesure de rétorsion » :
« La propriétaire met en avant une situation financière qui la met aux abois, mais elle possède plus de 35 logements, dont certains vacants, qu’elle pourrait vendre »
De plus, la locataire en question a posé des contraintes à la mère de Souleymane impossible à mettre en oeuvre dans sa situation. Pour pouvoir garder son appartement, il aurait fallu qu’elle réalise des travaux onéreux qu’elle ne pouvait exécuter, bénéficiant seulement du RSA.
Selon le ministère de la Justice, environ 60 000 commandements à quitter les lieux et 12 000 expulsions avec l’emploi de la force publique ont lieu chaque année. D’après Réseau Éducation sans frontières, plus de 8000 mineurs se retrouvent dans la rue en France.
1 commentaire
C’est très triste. Comment se fait-il qu’il n’y ait aucune trace dans aucun journal ou blog ?
Cordialement