Ce samedi 16 avril, le Pape François se rend sur l’île de Lesbos, en Grèce, afin de rencontrer les réfugiés du camp de Moria et de déjeuner avec certains d’entre eux. Fervent défenseur de la solidarité entre les peuples et notamment celles des plus riches envers les plus démunis, il profitera de cette visite pour envoyer un message fort à l’Europe et ses dirigeants.
Réveiller les consciences
Lors de sa visite en 2013 à Lampedusa, le Pape François avait indiqué « j’ai senti que je devais venir ici pour réveiller nos consciences« . Trois ans plus tard, il lui apparaît nécessaire de les réveiller à nouveau, ces consciences qui ce sont si vite rendormies. Cette visite est remplie de symbolique, tant l’île de Lesbos représente l’échec pour les réfugiés et la barrière de rejet établie par l’Europe. Le Pape profitera également de cette visite pour mettre en valeur le travail réalisé par la Grèce, déjà en position très difficile et qui, malgré tout, donne beaucoup de temps et de moyens en faveur des réfugiés. La Grèce est, proportionnellement à ses moyens, probablement le pays européen qui oeuvre le plus pour l’aide aux réfugiés. A travers cette visite, le Pape mettra en lumière la situation catastrophique de ces réfugiés qui ont fui la guerre et la faim, au péril de leur vie, pour se retrouver enfermés sur une île au large de l’Europe sans possibilités d’aller plus loin.
Rares sont ceux qui partent à la rencontre des réfugiés afin d’essayer de les comprendre et de partager un moment d’humanité avec eux. Pour une grande partie des Européens et la majorité de leurs représentants, ces réfugiés sont « une menace » et ils préféreraient les savoir loin de chez eux. Le Pape, connu pour ses prises de positions tranchées, tâchera de rappeler les valeurs de solidarité, de fraternité, que l’Europe s’est longtemps plue à défendre.