L’incompétence médiatique de certains journaux devrait, elle aussi, être grandement sanctionnée surtout lorsqu’elle met en danger la vie de nombreux individus innocents.
« Je suis encore plus sous le choc, après l’association qu’on a faite entre les attaques et moi »
Brahim est un jeune homme qui a grandi dans la ville de Molenbeek et suite aux attentats de Paris, il est l’une des nombreuses victimes recensées. Mardi 17 novembre, Brahim Ouanda a vu sa photo comparaître en Une des éditions des journaux DH et Laatste Nieuws en y étant présenté comme Brahim Abdeslam, un terroriste. Depuis la nouvelle, Brahim et sa famille demeurent sous le choc. Il raconte :
« Un cousin qui travaille à l’aéroport et qui est en charge notamment de la livraison des journaux a vu les Unes. Il nous a directement appelés. Quand mon grand-frère m’a annoncé le truc, je me suis effondré, j’ai fait une chute de tension, j’étais en sueurs. Ma mère a tout de suite senti qu’il se passait quelque chose. Et elle aussi s’est tout de suite retrouvée en état de choc, elle s’est mise à vomir. On est une famille tranquille, on n’a rien à voir avec tout ce qui s’est passé en France mais aussi à Molenbeek. » Il s’est ensuite rendu à l’aéroport où « je me suis tout de suite reconnu avec mon survêtement et mon numéro sur la poitrine » déclare-t-il.
Accompagné de son frère et de son cousin, Brahim s’est immédiatement rendu au commissariat : « Là, on nous a braqué, vu le contexte de tensions. Il faisait nuit aussi. Mais après, on a pu rentrer. Après nous avoir fouillés, la police nous a alors expliqué qu’elle ne pouvait pas prendre une plainte en ce sens, ce n’est pas dans ses compétences. »
Brahim décide de passer par les réseaux sociaux afin de se faire justice et engage un avocat qui annonce : « Une requête unilatérale a été déposée afin de tenter de retirer de la vente toutes les exemplaires des journaux concernés. J’ai également demandé à ce qu’un démenti soit publié dès mercredi. Enfin, nous avons introduit une procédure en responsabilité car il y a une lourde faute dans le chef des deux médias. Un préjudice a été créé. Un dédommagement sera réclamé. »
Brahim, déterminé à se faire justice
Le frère de Brahim finit par ajouter : « Mais le préjudice est plus large. Imaginez la famille de ce terroriste, qui pourrait croire que leur fils est encore en vie. Imaginez aussi ma famille, en France, qui va penser que mon petit frère est lié à tout cela. C’est horrible ! »
Brahim reste désemparé et ne comprend toujours pas comment une telle erreur a pu être commise et comment sa photo a pu faire la Une de journaux. Mais ce dernier ne lâchera pas prise et semble déterminé à se faire justice, puisque la justice elle-même n’a pu y parvenir :
« C’est une photo prise quand je devais avoir 14 ans, quand j’étais au club de Molenbeek City. Mais on se permet de mélanger deux familles comme ça ? Vous savez, j’ai été choqué après les attentats et par le fait que ça venait de Molenbeek, de la commune de mon enfance. Mais là, je suis encore plus sous le choc, après l’association qu’on a faite entre les attaques et moi. Imaginez que la police pense que je suis un terroriste, qu’on m’arrête, qu’on me tire dessus ? Je n’arrive pas à ne pas penser à cela. Je ne lâcherai rien, je ne sais même pas si je vais un jour pardonner. On va me cataloguer quand je vais chercher un boulot, dans la rue. Je ne veux même pas sortir d’ailleurs. Cela prendra du temps. »
1 commentaire
J’ai remarqué que toutes les photos qu’ils diffusent sont des photos volés, ils inventent un scénario, une histoire pour faire de la fiction et faire peur aux gens.
Je suis sûre que tous les jeunes sur les photos sont morts ou en prison depuis longtemps. Ils ont du usurper leur identité.
Ceci explique comment la photo de Brahim s’est retrouvée dans le journal.