Vendredi dernier, la sentence est tombée, Eric Zemmour devra s’acquitter d’une amende de 10 000 euros requis par le parquet de Paris. Jugé pour ses provocations à la haine envers les musulmans, le polémiste n’en est pourtant pas à sa première affaire devant les tribunaux.
Une interview à charge
C’est lors d’une interview accordée à un journal italien Corriere Della Sera que l’ex-chroniqueur de Ruquier parlera des musulmans avec ses mots les plus acerbes.
Je pense que nous nous dirigeons vers le chaos. Cette situation de peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile. Des millions de personnes vivent ici, en France, mais ne veulent pas vivre à la française. Les musulmans ont leur code civil, c’est le Coran.
Dans cet entretien, le journaliste italien évoque une éventuelle déportation des musulmans de France. Des propos sur lesquels Eric Zemmour s’est empressé de répondre : « Pourquoi pas ? L’histoire est surprenante ».
Le réquisitoire du procureur
Annabelle Philippe a estimé que ces propos « stigmatisants », « sans nuance », visaient « l’ensemble de la communauté musulmane ».
Les propos d’Éric Zemmour, récidiviste , très écouté, très entendu , ont pour objet principal d’opposer les musulmans et les Français . On peut se demander s’il n’a pas pour but de la mettre en place, cette guerre civile qu’il prophétise, de mettre en place tout ce qu’il faut pour y arriver.
Pour sa défense, Eric Zemmour a soutenu qu’il parlait de « musulmans en banlieue qui s’organisent et sont en voie de sécession ».
Des antécédents
En 2011, le polémiste avait déjà été condamné à deux amendes s’élevant à 1 000 euros pour provocation à la haine, après avoir déclaré à la télévision que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est comme ça, c’est un fait ». Le 25 septembre dernier, il a été relaxé après avoir tenu des propos dans une chronique tel que des « bandes d’étrangers qui dévalisent, violentent ou dépouillent ».
Dans l’affaire du journal italien, des associations s’étaient constituées parties civiles. L’avocat de SOS Racisme, Patrick Klugman, lui a également cherché à dénoncer les « thèses totalement nauséabondes » soutenues par Eric Zemmour dans l’un de ces ouvrages.
Rappelons qu’en cas d’incitation à la haine publique, la sanction peut s’élever à un an de prison et 45 000 euros d’amende. Quant aux violences avec circonstances aggravantes à caractère raciste, la peine maximale peut atteindre trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.