Les semaines passent et les polémiques se suivent après la reprise d’une vidéo de Rachid Abou Houdeyfa par un journal d’extrême droite. Cette fois-ci, certains habitants de Brest, environ 200 personnes, sont allées manifester pour obtenir la fermeture de la mosquée Sunna, où officie Rachid Abou Houdeyfa.
Anti-islam contre anti-fachos
Ce samedi 10 octobre, environ 200 habitants de Brest se sont rendus dans les rues de la ville afin d’exprimer leur volonté d’obtenir la fermeture de la mosquée Sunna en accusant son imam de tenir des propos extrêmes visant à endoctriner les enfants. Leurs revendications font suite à un montage vidéo réalisé par un journal d’extrême droite dans lequel on pouvait voir l’imam de la mosquée s’adresser aux enfants sur le caractère haram de la musique. Dans le montage, seules les déclarations pouvant prêter à polémique étaient conservées et soigneusement enchainées. Résultat garanti, l’imam a dû s’expliquer dans les médias, et la polémique ne cesse d’enfler. Lors de la manifestation, ont été scandés des slogans du type « on est chez nous » et autres revendications nationalistes. Face à ce groupe de personnes, d’autres manifestants se sont présentés, environ une centaine. Ils sont également contre les propos de l’imam mais ils sont surtout contre l’utilisation qui en est faite et dénoncent le climat d’islamophobie qui réchauffe toute la France. Un cordon de CRS a empêché les deux groupes de s’affronter, et selon des sources locales, l’atmosphère était très tendue.
Blâmer les médias pour leur utilisation des faits peut être le raccourci le plus facile face à une telle situation, mais il est grand temps que l’être humain apprenne à réfléchir avant d’agir. Prendre le temps d’analyser le contenu proposé par les médias et tâcher d’avoir un raisonnement objectif. Enfin, la communauté musulmane serait bien inspirée de donner aux imams les moyens de transmettre au mieux le savoir et de les soutenir lorsqu’ils sont mis en difficulté.