De jour en jour, l’injustice et l’oppression s’intensifient en Egypte. Depuis la prise de pouvoir d’Abdel Fattah Al-Sissi, les condamnations d’innocents -de tout âge- se multiplient et ce, sous le silence complice du monde et des médias.
Emprisonné pour un tee-shirt
« Nation sans torture ». C’est le slogan qui a coûté à Mahmoud Hussein plusieurs mois de prison. Âgé de seulement 19 ans, ce jeune étudiant égyptien avait participé le 25 janvier 2014 à une manifestation durant laquelle il défilait avec un tee-shirt sur lequel se trouvait ce slogan. Mahmoud Hussein se retrouve aujourd’hui dans les prisons égyptiennes depuis plus de 500 jours. Aujourd’hui, les jeunes emprisonnés se comptent par milliers.
Torturé en prison
Amnesty International a déclaré que Mahmoud avait passé 16 mois en prison, où il a été torturé « pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression et de rassemblement ». Du fond de sa cellule, le jeune opprimé a été frappé et a reçu des décharges électriques sur le visage, le dos, les mains et les testicules.
Fin juin, l’ONG a publié un rapport dans lequel elle condamne fermement les traitements octroyés aux jeunes Egyptiens par le pouvoir du pays. Il y a déjà plus de 4 mois qu’Abdel Fattah Al-Sissi avait promis de libérer tous les jeunes innocents retenus mais depuis, aucun n’a été libéré et en plus de cela, sans même avoir été jugé ni avoir reçu la moindre justification, la peine de Mahmoud a été prolongée.
« C’est là que les condamnés à mort attendent d’être exécutés »
A travers une lettre ouverte, son frère, Tarik Hussein, dénonce la barbarie que subit son frère et appelle à sa libération :
« Cher Mahmoud, tu as déjà passé près de 500 jours en prison, et mon cœur est lourd face à l’injustice que toi-même et tant d’autres subissez. Le président Abdel Fattah Al-Sissi vient d’achever sa première année au pouvoir. Un grand nombre des promesses qu’il a faites n’ont toujours pas été tenues. Il a fait l’éloge des jeunes de ce pays, pourtant beaucoup d’entre eux languissent en prison. (…) Je n’ose imaginer tes conditions de détention. Tu es incarcéré à la prison de la cour d’appel, derrière la Direction de la sécurité au Caire. Il est notoire qu’il s’agit d’une des pires prisons qui soient. Elle est seulement censée être un lieu temporaire de privation de liberté. C’est là que les condamnés à mort attendent d’être exécutés. Nos parents ont le cœur brisé parce qu’au lieu de bâtir ton futur, de passer tes examens et de finir tes études, ta vie est en suspens dans une cellule obscure. »
Emprisonné pour avoir osé dénoncer la torture, Mahmoud s’en retrouve aujourd’hui victime.