Dans le feuilleton que vivent les habitants de Mantes-la-Ville (78), concernant une future mosquée puis ensuite la délocalisation d’une salle de prière, un mystérieux acteur se dresse contre celle-ci, tout comme le maire FN, Cyril Nauth.
« Agir pour Mantes », contre la mosquée
Depuis la venue à la municipalité du maire Front national, les musulmans de la commune ont un ennemi déclaré. En effet, après s’être dressé contre le projet de délocalisation de la salle de prière de Mantes-la-Ville dans de meilleurs locaux, Cyril Nauth a récemment dévoilé son projet de remplacer celle-ci par un commissariat de police municipale.
Dans ce débat tumultueux entre l’Association des musulmans de Mantes-Sud et la politique FN de la ville, s’ajoute un mystérieux collectif d’habitants. Les membres d’ « Agir pour Mantes ». L’identité de ce nouveau venu dans les discussions sensibles reste assez floue, selon Le Parisien. Depuis quelques jours, ces individus font circuler des centaines de tracts dans les boîtes aux lettres de la commune pour dénoncer le projet de mosquée dans le quartier des Merisiers.
On retrouve dans ce collectif au moins un membre du groupe d’extrême droite Bloc Identitaire, groupe qui apporte son soutien à Agir pour Mantes. Plusieurs soirs par semaine, trois à quatre personnes circulent dans les rues de la ville pour des opérations de tractage. Ils pourraient en effectuer également à la gare dans les prochains jours. « A travers cette mobilisation, nous voulons montrer au préfet (NDLR : qui a imposé le projet de mosquée aux élus de Mantes-la-Ville) qu’il n’y a pas que le maire qui est opposé à la salle de prières. Les habitants aussi sont contre », explique Victor, 35 ans, l’un des membres de ce collectif.
« Voulez-vous d’une mosquée à Mantes-la-Ville ? »
Avec plus de 300 tracts intitulés « Voulez-vous d’une mosquée à Mantes-la-Ville ? » et balancés dans les boîtes aux lettres, selon Victor, le collectif reçoit un accueil favorable de la part de la population. Il est même proposé aux habitants de déposer des messages de soutien à la mairie. A ce jour, une dizaine de courriels ont été rédigés.
« Nous ne sommes pas pilotés par la mairie, insiste le porte-parole. Nous craignons au contraire que Cyril Nauth jette l’éponge et nous souhaitons lui rappeler sa promesse de campagne. » Le maire, isolé sur la scène locale et sur ce dossier, ne voit pas ce soutien d’un mauvais œil. « Même si le Bloc identitaire veut se faire un peu de pub sur ce dossier, ce coup de main est plutôt sympathique », confie-t-il.