Alors que la question religieuse prend de plus en plus d’importance en France, cette dernière reste néanmoins l’un des pays les moins croyants du monde. Malgré l’augmentation des actes islamophobes, l’Islam entre peu à peu dans la sphère politique et est au centre des préoccupations électorales.
L’islam et la politique française
Le traitement de l’Islam sur la scène politique est assez paradoxal. En effet, certains veulent en faire un épouvantail électoral, et d’autres s’attirer les bonnes grâces des électeurs musulmans, considérés comme une communauté importante. N’a-t-on pas vu Marine Le Pen faire le détour par la mosquée Al-Azhar, au Caire, haut lieu de l’islam sunnite ?
Ainsi débordée, l’UMP, maquillée aux couleurs de la République, a consacré sa première journée de travail à l’islam, devenu un thème obsessionnel chez Sarkozy. Au programme : les cantines scolaires et le port du voile, deux thèmes qui, déjà, divisent les membres du parti à tel point que ce premier atelier de travail s’est déroulé à huis-clos.
Si l’UMP nouvelle vise une clientèle anti-islam, le PS, lui, essaie de se concilier un fantasmatique « électorat musulman » : Cambadelis a reçu une délégation du Collectif Contre l’Islamophobie en France.
Des actes en faveur d’une plus grande égalité
L’islamophobie est souvent montrée du doigt, mais rares sont les mesures menées pour mettre fin à ce fléau qui assombri la vie de milliers de français musulmans. Pris pour cibles ou vus comme des alliés, la politique française fait osciller le statut des musulmans. Ce vieux penchant déjà dénoncé par le député PS, Malek Boutih, qui fustige ces élus qui passent « des deals avec les communautés par électoralisme » pour gagner en popularité reste toujours d’actualité.
« Plutôt que de se rallier à la lutte contre l’islamophobie qui confond la phobie de la religion et celle du musulman, le PS devrait, lui aussi, défendre les valeurs de la République en même temps que lutter contre le racisme anti-arabe. Plutôt que de s’immiscer dans l’univers religieux, le gouvernement ferait mieux de poser des actes concrets en faveur d’une plus grande égalité de ces populations abandonnées », lance Jean-Marcel Bouguereau dans son édito chez L’OBS.