Depuis ce samedi 2 mai, une loi interdit aux femmes musulmanes du Congo de porter le niqab dans les lieux publics. Les musulmans sont pourtant très minoritaires dans ce pays d’Afrique. Une fois communiquée, cette décision a semblé être bien acceptée par l’ensemble de la communauté.
Sous la menace terroriste
Malgré l’absence de violences liées à des groupes type Boko Haram sur le territoire du Congo, le ministre de l’Intérieur Raymond Zéphiryn Mboulou a ainsi notifié au Conseil supérieur islamique sa décision.
Les femmes musulmanes ne peuvent désormais mettre leur voile intégral qu’à la maison, dans les lieux de culte mais pas dans les milieux publics. Les femmes qui portent le voile intégral ne représentent qu’une infime minorité
C’est ainsi qu’a commenté cette prise de position El Hadj Abdoulaye Djibril Bopaka qui préside le Conseil supérieur islamique. Plein de bonne volonté et voulant coopérer avec le gouvernement, il a ensuite ajouté :
La décision de l’autorité est bonne parce qu’il y a eu des témoignages selon lesquels des non-musulmans se cachaient derrière le voile intégral pour commettre des actes inciviques
Des cas semblables dans les pays voisins
Au Nigeria et au Cameroun des attentats ont eu lieu et parmi les coupables certains avaient dissimulé des armes ou des explosifs sous un voile intégral. C’est donc, selon le gouvernement, une mesure préventive qui a été prise afin de ne pas subir les mêmes déconvenues. De nombreux témoignages recueillis auprès des citoyens de confession musulmane confirment que cette décision est plutôt bien reçue par la population. Les musulmans du Congo sont à 90% originaires de pays frontaliers qu’ils ont fuis, ce qui peut expliquer qu’ils ne souhaitent pas s’opposer à leur pays d’acceuil.
Le Congo a pris une décision surprenante puisque les femmes portant le niqab dans le pays ne représentent qu’une poignée de personnes. Il est en revanche important de saluer la bonne communication entre le gouvernement et les autorités religieuses qui a permit l’explication de cette prise de position. Néanmoins, il faudra davantage que cette loi pour contrer la menace terroriste sur le sol du Congo.