Au Yemen la situation demeure toujours aussi chaotique. Après la démission du président , c’est maintenant le Parlement qui a été dissous et qui laisse le Yemen dans une profonde instabilité politique à la merci des miliciens rebelles houthis.
Les houthis dissolvent le Parlement
Les rebelles houthis entérinent leur prise de pouvoir au Yemen après avoir provoqué la démission du Président Abd Rabbo Mansour Hadi et plus récemment la dissolution du Parlement Yéménite, face à l’échec des négociations entre les différents bords politiques sous l’égide d’un émissaire de l’ONU au Yémen. Le pays demeure sans pouvoir exécutif depuis deux semaines même si les miliciens chiites ont annoncé que se mettrait bientôt en place une commission de sécurité avant la mise d’un conseil présidentiel. Cette commission semble avoir été proclamée pour faire face au néant politique dans lequel le Yemen est en train de s’enfoncer. Rappelons que c’est la prise de contrôle en force de ces derniers au palais présidentiel et d’autres bâtiments d’institutions de l’Etat à Sanaa en janvier qui a abouti à la démission du Président et du gouvernement.
Les tribus sunnites et…Al Qaïda font de la résistance
Face à ce putsch, plusieurs manifestations ont eu lieu à Sanaa et dans d’autres villes du Yemen. La seule résistance face aux milices putschistes est à trouver du coté des tribus sunnites locales et des combattants d’AQPA (Al Qaïda dans la péninsule arabique). Combattants qui subissent régulièrement les attaques de drones des USA. Comme en témoigne la récente attaque qui a conduit à la mort de 4 membres de l’organisation dont notamment leur chef religieux Harith Ibn Ghazi An Nadhari , et contre lesquels le chef des milices chiites, Muhammad Ali Al Houthi, assure qu’il continuera à lutter fermement pour éviter qu’ils ne risquent de déstabiliser la frontière yemeno-saoudienne : « Si Al-Qaïda prend le contrôle du pays, il complotera contre les frères en Arabie saoudite et dans le Golfe » a-t-il déclaré. Lorsque l’on sait que l’Iran chiite , ennemi juré du royaume saoudien, soutient la rébellion houthi ; on ne peut que rester dubitatif devant ces déclarations…
Malgré les appels du chef des Houthis à l’opposition sunnite dans le sud du Yemen « à se joindre à la marche du peuple et à rectifier leurs politiques », on craint de voir le Yemen basculer petit à petit dans un régime politique de type confessionnel chiite, comme ce fut le cas en 2006 en Irak avec l’ancien premier ministre Nour Al Maliki. Ce qui serait de bien mauvaise augure pour sa population sunnite qui représente plus de 70% des habitants du pays.