Ce qui se déroule réellement à Gaza n’est pas divulgué par la presse internationale mais lorsqu’un reporteur tente de dénoncer -avec humour- cette « prison à ciel ouvert », on en appelle à une plainte et à la saisie d’un ombudsman.
Solidarité israélienne
Le reporter canadien, Jean-René Dufort, a mené cet été dans le cadre de son émission humoristique Infoman, un reportage traitant principalement des conditions extrêmes dans lesquelles les Gazaouis devaient se soumettre s’ils voulaient sortir du territoire. Diffusé le 11 septembre dernier, ce constat a suscité des réactions, notamment une plainte de la part de David Ouellette, directeur associé des affaires publiques du CERJI (centre consultatif des relations juives et israéliennes). Selon lui, M. Dufort a pris position dans ce conflit et étant donné qu’il traite d’une émission à but humoristique il n’a pas le droit -au nom de la liberté- de lier humour et affaires publiques. Il déclare :
« Le 11 septembre, l’émission Infoman présentait un « reportage » sur le blocus de Gaza. Les guillemets sont de rigueur, car si l’émission imite la forme du journalisme, elle n’en respecte pas les principes. Outre que le « reportage » était truffé d’erreurs factuelles et ridiculisait les menaces sécuritaires qui ont mené au blocus, elle a présenté comme « expert du Moyen-Orient » nul autre que M. Rachad Antonius.
Nous avons également remarqué que l’émission semble avoir fait appel à la militante pro-palestinienne Hélène Bérubé comme « guide-interprète », en dépit du fait que le 14 janvier 2013, le directeur des relations publiques de Radio-Canada, M. Marc Pichette, avait affirmé que « la direction de l’Information a conclu que ses prises de position affichées sur Internet étaient incompatibles avec l’exercice d’un mandat, même limité, au service de l’Information ».
Nous considérons que (cette) émission (n’a) pas respecté les normes journalistiques de Radio-Canada en omettant de présenter les intérêts particuliers et militants de M. Antonius sur le conflit israélo-arabe. »
Dufort n’est pas du même avis
Cette plainte a donc été saisi par l’ombudsman Pierre Tourangeau qui déclare : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? ». Car, oui, faire connaitre ce qui se déroule dans cette zone géographique semble être assimilé à une « galère », le reporter d’Infoman aurait bien fait de traiter un sujet banal afin de continuer à endormir, distraire l’audimat et servir les pro-israéliens. Mais malheureusement pour eux, Jean-René Dufort n’abdique pas et ne comprend pas cette réaction étant donné qu’il a, dans le passé, traité d’autres thèmes sensibles avec humour et cela, n’avait dérangé personne. Aussi, il regrette que personne ne l’ait prévenu sur cette plainte ce qui lui aurait permis de préparer sa défense. Il déclare :
« Il devrait revoir nos reportages en Haïti, quand nous avons interviewé le Hezbollah au Liban, Ingrid Betancourt, et traité de l’attentat contre Pauline Marois. À Infoman, il n’y a pas de sujet tabou, et ça va continuer »
Pour ce qui est de ce reportage, Jean-René Dufort en reste fier, il dit : « On est très fier de ce reportage. Nous n’avons reçu qu’une seule plainte, c’est un miracle pour un sujet aussi délicat ».