La conférence « Entre Ciel et terre » qui devait avoir lieu les 7 et 8 septembre au Palais des Congrès à Montréal a été annulée. L’organisation de l’événement a suscité la polémique et fait couler l’encre de bon nombre d’islamophobes prêts à tout pour empêcher les « fous d’Allah » venus de France d’endoctriner la jeunesse du pays.
« Des propos inacceptables pour les femmes »
Des membres du gouvernement québécois, dont principalement la ministre de la condition de la Femme Agnès Maltais, s’étaient élevés contre la venue sur leur territoire de prédicateurs français jugés radicaux et misogynes. Celle-ci avait dit vouloir « éviter la propagation de propos inacceptables pour les femmes du Québec ».
Le ministre canadien de la Sécurité publique, Steven Blainey, avait confirmé à La Presse, samedi, que plusieurs ministères fédéraux avaient été saisis du dossier. Des fonctionnaires en poste à l’ambassade du Canada à Paris avaient notamment été mis à contribution pour vérifier les antécédents des conférenciers.
« Une conférence d’intolérance et de haine »
L’écrivain québécois d’origine kabyle Karim Akouche avait, quant à lui, fustigé ces « fous d’Allah » qui « glorifient la mort et le jugement dernier ». Le journaliste d’origine algérienne Lamine Foura avait lui aussi condamné l’arrivée de ces prêcheurs au Québec qualifiant leurs discours d’intolérants et haineux.
Vendredi, les organisateurs s’étaient dits victimes d’une «campagne de diabolisation». Les conférenciers principalement concernées par les mises en garde étaient Farid Mounir, à qui on reprocherait d’avoir simplement enjoint les hommes à baisser leur regard devant une femme impudique, et Nader abou Anas.
Incohérence et polémiques
Officiellement annulée par le comité de direction de la Société du Palais des congrès pour « des raisons de sécurité » – plusieurs manifestations de protestations ayant été programmées – la conférence n’aura donc pas lieu cette année. Il paraît toutefois étonnant de voir de telles réactions engendrer une décision si inutile car chacun sait que les Québécois peuvent aisément accéder aux vidéos de ces personnes en deux clics sur le net.
Décriés par les musulmans « modérés », dénigrés par les « radicaux », considérés comme tels par les non-musulmans, ou très appréciés de certains, ces prédicateurs nouvelle génération ont visiblement le don de ne laisser personne indifférent.