Il y a quelques semaines nous apprenions qu’une élue israélienne avait engagé au Parlement – la Knesset – une bataille pour permettre aux colons présents en Cisjordanie de « tirer à vue » sur « des vandales et des intrus suspects ».
Genèse : un colon abat un bédouin
Tout ça est parti d’un meurtre. En 2008, l’agriculteur Shaï Dromi abattait un bédouin dans sa ferme. Le 24 Juin de cette année-là, la loi Dromi, permettant de défendre ses biens par tout moyen, a été approuvée à la Knesset. Cette loi autorise un individu à tirer face à un voleur. Une première à l’époque dans le pays.
Ainsi, cette loi digne du far west supprime la responsabilité pénale des personnes qui tirent sur un intrus qu’ils estiment dangereux… Notez le caractère subjectif du motif. Comme la Cisjordanie ne fait pas officiellement partie d’Israël, l’administration militaire y a le pouvoir de limiter l’application des lois civiles… voilà ce que veut étendre cette élue du parti Habayit Hayehudi.
Finalité : casser de l’Arabe impunément
Il faut savoir que 40 % des membres du parti Habayit Hayehudi à la Knesset n’ont pas été élus mais nommés par le comité central du parti Tkuma, parti des colons d’extrême-droite… Rien de surprenant donc dans cette demande : casser de l’Arabe impunément, quelle aubaine.
« Très bonne loi, il était temps. On va enfin mettre au pas les occupants arabes de la Judée Samarie. On s’en fiche d’être mal vus, on l’est déjà sans raison maintenant on va voir qui aura mal ». Voici le genre de réactions que nous avions plaisir à lire de la part d’Israéliens visiblement persuadés d’être les victimes.
Pour le moment, cette proposition de loi a rencontré l’opposition des politiciens de gauche. Pour le moment seulement…