Un communiqué irakien a fait savoir dimanche que le gouvernement, et le Commission chargée des médias ont décidé de l’interdiction de diffusion sur le territoire de 10 chaîne satellite dont AlJazeera. Décision immédiatement appliquée.
Causes et contexte
Cette prise de position fait suite aux agitations et manifestations ébranlant le pays. Depuis mardi, plus de 200 personnes sont mortes dans des affrontements entre forces de sécurité et populations sunnites révoltées. Il y a quelques jours, le premier ministre chiite Nouri al-Maliki mettait en garde contre une nouvelle « guerre civile confessionnelle ».
Les autorités irakiennes reprochent aux chaînes de creuser le fossé entre communautés sunnite et chiite et de pousser à la division en diffusant des reportages manquant de professionnalisme. La Commission irakienne des communications et des médias a accusé AlJazeera entre autres de rapporter des informations erronées et exagérées.
Le religieux sunnite Najih al-Mizan a quant à lui dénoncé la politique du premier ministre, dont il a réclamé la démission et que les sunnites accusent de les négliger et les empêcher d’accéder aux hautes fonctions. Il a aussi demandé la formation d’une armée sunnite. Un religieux de Fallujah a également exhorté les foules à s’organiser en armée contestataire dans le but de protéger les villes sunnites.
La chaîne AlJazeera, qui s’est dite étonnée par la décision et la censure, dénonce une atteinte à la liberté d’expression. En 2013, Reporters Sans Frontières a classé l’Irak au 150ème rang mondial en termes de liberté médiatique, derrière le Zimbabwe, le Bengladesh ou la République démocratique du Congo.