A Bethléem ce dimanche 21 avril avait lieu le premier marathon en territoires palestiniens occupés.
Parcours du combattant
Mais trouver 42 km de parcours ininterrompu dans une zone quadrillée par l’occupation israélienne ne fut pas chose aisée pour les organisateurs. Le collectif Droit au Mouvement s’est heurté à un mur, non pas celui des Lamentations, mais celui de la répression sioniste constante, mission impossible donc au vu de la « liberté de mouvement » accordée par l’état hébreux. Les marathoniens ont par conséquent été contraints de courir deux fois de suite un parcours de 21 km.
Ombres au tableau
Vingt-six Palestiniens de la bande de Gaza se sont vus interdire l’accès à Bethléem et à la course, le Ministère israélien de la Défense rappelant que ces autorisations ne pouvaient être obtenues que pour « des raisons humanitaires exceptionnelles ».
Le marathon de la bande de Gaza n’a pas eu lieu cette année, ainsi en avait décidé l’Agence de l’ONU pour les Réfugiés Palestiniens (UNRWA). Une décision en réaction au désir de l’autorité palestinienne d’instaurer une non-mixité durant l’épreuve. (Bref clin d’oeil historique : la bataille gréco-perse sur la plaine de Marathon était-elle mixte ? Question : n’est-ce pas extrémement misogyne d’imposer à une femme de courir en compagnie d’hommes sous prétexte de mieux connaître ses aspirations ?)
Heureux dénouement
Le vainqueur est un enfant du pays. Plus de vingt nationalités étaient représentées dans la course mais c’est un Palestinien de 34 ans qui a remporté le marathon en 3 h 9 min et 47 sec. Il s’appelle Abdel Nasser Awajme : « C’est formidable, a-t-il déclaré à l’AFP après la course. Je me suis entraîné pendant deux mois pour ce marathon dans les montagnes près de Jéricho ».
Bravant la pluie et le vent, presque 500 personnes ont couru. Une centaine a bouclé le marathon, 150 autres le semi-marathon et le reste des courses de 5 ou 10 km. Mais au-delà des éléments naturels, les participants et les organisateurs ont bravé les interdits pesants de l’occupation.
Une course haute en symbole.
Sources : Rfi et Afp
Crédit photo : AFP PHOTO MUSA AL-SHAER