Samedi 23 février, un détenu Palestinien a été torturé à mort dans une prison israélienne. Cet énième « incident » a entrainé un regain des manifestations de mécontentements de la part des Palestiniens. Cela pourrait sans doute provoquer une troisème Intifada dans les semaines qui suivent.
Une torture déguisée en crise cardiaque !
Un prisonnier Palestinien, Arafat Jaradat âgé de 30ans et père de deux enfants, a été tué samedi aprés avoir longuement été torturé par le Shin Bet, service de contre-espionnage et de sécurité intérieur d’Israël, dont certains membres avouent avoir « interrogé de manière musclée » le prisonier. Cependant, Israël parle aussitôt d’une mort causée par crise cardiaque après que le détenu aurait pris son déjeuner dans la prison de Megiddo! Cet aberration a été très rapidement démentie par l’autopsie qui révèle que plusieurs coups ont provoqués la mort : de nombreuses fractures, dont une au niveau du crâne, ont été observées par les médecins légistes. Cette version a été présentée par le Ministre Palestinien des Prisonniers, Issa Qaraqaë, suite à la participation d’un médecin Palestinien à l’autopsie.
Les causes de cet acharnement ?
Au-delà de cet acte de violence innacceptable, c’est la raison même de cet interrogatoire « musclé » qui reste incompréhensible. En effet, Arafat Jaradat a été incarcéré depuis le 18 février et cela pour avoir lancé une pierre en direction d’un soldat de l’occupation le 18 novembre 2012. Mort dans les geôles israéliennes sans avoir même été jugé, le prisonnier avait tout de suite admis son implication. Cet évènement intervient dans un contexte marqué par un climat tout particulièrement tendu dans les prisons de l’occupant puisque quatre détenus (dont ne faisait pas partie la victime) observent depuis plusieurs semaines dejà une grève de la faim intermittente. Ils sont soutenus par le peuple Palestinien qui tente, tant bien que mal, de faire entendre son mécontentement face à ces interpellations abusives en organisant des manifestations de soutien.
Enterrement sous tension
En réponse à cet acte de violence et d’injustice trop habituel, 5 000 prisonniers Palestiniens ont observé, dimanche, un jour de jeûne. C’est lundi 25 au matin qu’Arafat Jaradat a été enterré et cela dans un climat toujours aussi tendu. Plusieurs témoins font part de la présence d’un nombre important de soldats Israéliens déployés dans le village natal de la victime, proche d’Hébron. Malgré cette situation de deuil profond, Netanyahou, s’est quand même offert le luxe d’exiger à Abbas de « maintenir le calme et de réduire au silence toute tentative d’insurrection »! Cet appel a été perçu, dans les territoires occupés, comme une provocation, une « volonté délibérée de créer le chaos ». » Nous voulons la paix et la liberté pour nos prisonniers et nous ne nous laisserons par entraîner dans leurs manoeuvres malgré leurs tentatives », a déclaré le président Abbas.
Les observateurs internationaux voient dans cet évènement un éventuel signe déclencheur d’une troisième Intifada.