Pour ne pas changer, Israël se lance dans une nouvelle provocation et pas des moindres, puisque l’État hébreux a décidé d’exploiter le pétrole qui se trouve sur le Golan. Il s’agit là d’une énième démonstration de barbarie et d’arrogance de la part d’Israël. Non content d’affamer et d’usurper un peuple, voilà que décision est prise d’exploiter des ressources qui ne sont pas siennes. Rien de nouveau nous direz-vous puisque c’est précisément ce à quoi Israël nous a habitué depuis des décennies. Le caractère choquant d’une telle décision provient de deux facteurs. D’une part, le territoire dont nous parlons n’est pas un territoire Palestinien mais Syrien. Le deuxième élément, c’est le mutisme des médias sur une telle décision arbitraire.
Les faits
A la veille de la visite officielle de Barack Obama en Israël, le ministre israélien de l’Énergie et de l’Eau, Uzi Landau, a en effet concédé une licence à la firme Genie Energy. Cette entreprise est partiellement détenue par Lord Jacob Rothschild et Rupert Murdoch qui s’est notamment rendu encore plus célèbre lors du fameux scandale des écoutes téléphoniques dans les médias anglais. L’ancien vice-président des États-Unis, Dick Cheney siège par ailleurs au sein du Conseil stratégique de cette société. Ce projet d’exploitation est dirigé par le général Effi Eitam. En 1990, une court martiale avait bloqué sa promotion après qu’il eut donné l’ordre à ses soldats de casser les os d’un Palestinien de 21 ans. Que du beau monde donc dans cette affaire et bien sûr cela ne saurait nous étonner : l’histoire se déroule mais nous connaissons toujours les principaux protagonistes.
Quelques notions
Le plateau du Golan a été annexé en 1967 après la Guerre de Six Jours. Il s’agit d’un territoire Syrien qu’Israël a confisqué arbitrairement et il faut dire avec force que l’Etat Hébreux a toujours mené cette stratégie d’expansion et l’Histoire témoigne de cette évidence puisqu’en réalité il n’y avait aucune raison légitime à cette guerre comme l’affirme le chef de l’aviation Israélienne qui allait devenir alors Président : « Nous avons leurré Nasser dans le piège du Sinaï ». Elle s’inscrit plutôt dans la politique d’agression fondamentale d’Israël. L’enjeu de cette stratégie à l’époque est non seulement politique, mais aussi économique. Il s’agissait de contrôler les ressources en eau et d’affaiblir l’ancien président d’Egypte Nasser qui incarnait un potentiel début d’unité au sein des pays arabes. Aujourd’hui, le débat est le même quant à l’exploitation des ressources du Golan « l’histoire se répète » comme disait Ibn Khaldoun. Précisons que l’existence de ces colonies est en elle même une violation du droit international dénoncée par la Court internationale de Justice. On imagine donc que l’exploitation économique des ressources s’y situant soit illégale. Preuve en est qu’Israël ne se souciepas du droit et que celle-ci ne comprend que la force comme mode d’expression et de légitimation.
Répercussions
Ce choix s’inscrit dans un contexte explosif à deux égards. D’abord, parce qu’on imagine difficilement que cette décision va faciliter le processus de paix avec les Palestiniens. Tout se passe comme si Israël souhaitait au contraire volontairement retarder la paix. Le second élément, c’est la situation en Syrie. Quand les guerres deviennent trop compliquées, nous dit Michel Collon « prenez une carte du monde représentant les ressources pétrolières et prenez en une autre représentant les guerres dans le monde. Vous verrez que celles-ci correspondent souvent ».
Ainsi, Israël s’est attelé dans un premier temps à bombarder des cibles en Syrie le mois dernier et poursuit en décidant arbitrairement d’exploiter le pétrole du territoire Syrien occupé. Il s’agit bien ici d’une volonté d’affaiblir et de décrédibiliser un pays souverain. Tout ceci se passe alors que les yeux du monde sont braqués sur le Mali et sur les exactions d’AQMI. On ne saurait mieux faire comme diversion stratégique. On comprend alors pourquoi aucun média ne traite de cette actualité au Proche-Orient. On peut bien exploiter illégalement du pétrole à la Syrie sans crainte. Encore faut-il pour cela s’appeler « Israël ».
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