Prévu à l’origine pour le premier semestre de 2018, le discours du président Emmanuel Macron sur l’islam de France a été repoussé à la rentrée. Toutefois, des pistes quant à la voie que compte prendre le gouvernement surgissent dans la presse.
Une vingtaine de pages pour l’islam de France
C’est en mars dernier que l’essayiste et consultant Hakim el Karaoui aurait, selon le quotidien Le Monde, remis une note de vingt pages au chef de l’État dans laquelle il fait un état des lieux et une proposition de financement du culte musulman par le biais d’une nouvelle institution : l’AMIF (Association Musulmane pour l’Islam de France).
Hakim el Karaoui explique les dysfonctionnements des institutions actuelles par deux problématiques : les conflit d’intérêts des personnalités les constituant ainsi que l’importation des conflits des pays d’origine des musulmans. Pour palier à ces problématiques Hakim el Karaoui propose de mettre à la tête de cette nouvelle association des acteurs français musulmans relativement neutres. Des noms sont cités tels que Mohamed Bajrafil, Tareq Obrou, Azzedine Gaci ou encore Rachid Benzine etc.
Quel financement ?
Afin de résoudre la question du financement du culte musulman, Hakim El Karaoui estime que l’AMIF disposerait d’un budget de 100 millions d’euros. Le consultant propose de mettre en place une taxe sur le halal qui à hauteur de 60 % contribuerait à la construction et rénovation des mosquées, à la formation et aux salaires des imams. Du reste, 13 % du budget de l’AMIF proviendrait des agences de pèlerinage et enfin les dons compléteraient l’enveloppe.
L’idée de cette énième institution verra-t-elle le jour ? Rien n’est moins sûr, puisque même si Hakim El Karaoui pense que l’AMIF apporterait une émancipation du culte musulman, il s’agirait pourtant d’une association qui serait créée en « partenariat » avec l’état avec la signature d’une charte républicaine en échange du soutien gouvernemental.