Après une nuit blanche de négociations au Sommet européen, c’est au petit matin, ce vendredi 29 juin qu’un accord a été établi entre les 28 pays au sujet de la crise des migrants.
Crise des migrants ou plutôt crise politique ?
Ces dernières semaines des tensions vives se faisaient de plus en plus entendre entre les différents pays européens notamment entre le président français Emmanuel Macron et le ministre de l’intérieur
italien Matteo Salvini. L’affaire du bateau Aquarius a véritablement mis en lumière les dissensions de l’Europe sur la gestion des migrants. Pourtant la crise est avant tout politique car les chiffres de migrants arrivant en Europe en 2018 n’ont rien à voir avec ce qu’on pouvait constater en 2015 au cœur de la crise des réfugiés. L’Europe fait désormais en proie aux populismes qui prennent de plus en plus de place et se font même élire comme c’est le cas par exemple en Italie qui est actuellement gouvernée par une coalition du Mouvement 5 étoiles avec la Ligue mais aussi dans la Hongrie de Victor Orban. L’Europe est aussi tiraillée entre les Pays de l’Est, de la Visegrad en particulier (Hongrie, Slovaquie, Pologne, République Tchèque) s’opposant à l’accueil de plus de migrants, les Pays du Sud (Espagne, Italie, Grèce) qui reçoivent les migrants en premier lieu et demandent plus de solidarité aux autres pays européens.
Un accord bien vague
Si le président Emmanuel Macron se félicite de l’obtention de cet accord, le président du conseil européen, lui se montre beaucoup plus réservé sur le sujet déclarant qu’ « il est beaucoup trop tôt pour parler d’un succès ». En effet, l’accord qui a été trouvé n’est pas vraiment contraignant. Il a été décidé que des camps devaient être mis en place afin d’accueillir les migrants en attendant de statuer sur leur éventuel asile, toutefois l’ouverture de ces camps est soumise au volontariat et le France qui a présenté l’idée ainsi que la Slovaquie ont déjà affirmé qu’ils n’en ouvriraient pas. Les Vingt-Huit se sont également mis d’accord sur l’ouverture de plateformes de tri hors-Europe soit probablement dans les pays du Maghreb qui eux n’ont pas signé pour un tel projet. Enfin les pays européens se sont mis d’accord pour remettre en cause la convention de Dublin sans plus de précisions quant à la date ni à ce qui serait mis en place en remplacement de cette convention.
Ainsi, bien que l’Union Européenne veux se donner une certaine image solidaire et respectueuse des droits de l’homme, en pratique la réalité s’avère bien plus complexe dans une Europe désunie sur la question des migrants.