Ce n’est pas vraiment en toute tranquillité que le nouveau président des Etats-Unis s’est installé à la Maison Blanche. En effet, dès le premier jour de son mandat présidentiel, Donald Trump a très rapidement signé un certain nombre de décrets et parmi eux, le fameux décret anti-immigration.
Signé le 27 janvier, bloqué le 3 février
Ce décret visant à bloquer l’arrivée de réfugiés et à interdire aux ressortissants de l’Iran, de l’Irak, de la Libye, du Yémen, du Soudan, de la Somalie et de la Syrie l’accès au territoire américain n’aura pas laissé le monde indifférent. Dès sa signature, les indignations internationales ne se sont pas faites attendre.
Après les nombreuses condamnations exprimées sur les réseaux sociaux, les manifestations ou encore les pétitions qui ont recueilli des millions de signatures ; c’est Bob Ferguson « l’attorney général » (procureur général) de l’Etat de Washington qui a déposé sa plainte le 30 janvier dernier, engendrant ainsi la réouverture des frontières américaines aux 7 pays visés par le décret jusqu’à ce que la plainte soit traitée.
« Personne n’est au-dessus de la loi, pas même le président »
Alors que de nombreux juges fédéraux se sont eux aussi attaqués à ce décret indignant, Bob Ferguson a souhaité aller plus loin. Il estime en effet que « la mesure cible spécifiquement les ressortissants de confession musulmane et qu’elle est donc contraire à la Constitution qui interdit ce type de discrimination. »
Le juge fédéral, James Robart, a donc décidé de donner suite à cette plainte et a ainsi bloqué le décret en question ce vendredi 3 février. Peu de temps après, le service de presse de la présidence a évidemment réagi en qualifiant cette décision de « scandaleuse », rétorquant que « le ministère de la justice allait intervenir au plus vite pour défendre une décision juste et appropriée » et ajoutant dès le lendemain matin dans une série de tweets :
« L’opinion de ce soi-disant juge, qui en gros prive notre pays de tout maintien de l’ordre, est ridicule et sera cassée ! […] Quand un pays n’est plus en capacité de dire qui peut et qui ne peut pas entrer et sortir, surtout pour des raisons de sûreté et de sécurité – gros problèmes ! […] Il est intéressant que certains pays du Moyen-Orient soient d’accord avec le décret. Ils savent que si certaines personnes sont admises (aux Etats-Unis) c’est la mort et la destruction ! »
A présent, « les contrôles aux frontières s’en tiendront jusqu’à nouvel ordre aux procédures habituelles » rapporte un porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure. Bob Ferguson, lui, a tenu a félicité la décision de la justice américaine estimant : « La Constitution a vaincu aujourd’hui. Personne n’est au-dessus de la loi, pas même le président. » Terminant par avouer « s’attendre à une farouche bataille juridique qui pourrait s’achever devant la Cour suprême. »