Un lycéen refusant de couper sa barbe aurait été contraint par le directeur de quitter l’établissement.
Ses études ou sa barbe
Semy, scolarisé en terminale S au lycée Jean-Renoir à Bondy (Seine-Saint-Denis), affirme que son proviseur lui a demandé de raser sa barbe qu’il porte depuis deux ans, ou de la raccourcir, sous peine d’être exclu. Il raconte : « Je lui ai expliqué que je la laissais pousser par conviction religieuse. Il m’a rétorqué que c’était un signe de radicalisation et m’a dit : « Tu la coupes ou tu pars ». Ses menaces m’ont mis la pression. J’ai fini par rédiger une lettre pour l’alerter que je quittais le lycée ». Il indique ainsi ne plus aller en cours depuis le 13 octobre et dénonce une injustice.
Une administration qui nie l’ultimatum
Il y a quelques temps, le lycéen allait en cours en sarouel, mais a arrêté suite à la demande du proviseur. Aussi, celui-ci reconnaît avoir parfois manqué l’école pour aller à la prière du vendredi et ne pas serrer la main de ses camarades féminines « par décence ». Ainsi, une personne suivant de près le dossier pour l’académie de Créteil décrit Sémy comme un élève ayant tendance à « affirmer des signes à caractère religieux » ces derniers temps. Un changement d’attitude qui aurait interpellé l’équipe pédagogique du lycée. Après avoir constaté plusieurs cas d’absences le vendredi, le proviseur aurait décidé de faire le point avec l’élève. « Il a été question d’un rappel des principes de l’école publique. S’il ne peut pas venir en cours le vendredi, il existe des établissements privés ». Mais selon elle, « à aucun moment il n’a été question d’un ultimatum. Au contraire, le proviseur et les professeurs veulent tout faire pour le garder et l’emmener jusqu’au bac ».
La barbe peut passer de « symbole de virilité » à « symbole de radicalisation », selon sa longueur. Elle pouvait passer plus ou moins inaperçue ces dernières années, mais il est de plus en plus difficile de la porter pour les musulmans de nos jours. Encore une fois, pour ne pas se faire remarquer et suspecter, la France attend de nos frères qu’ils délaissent une partie d’eux même : car si pour certains ce n’est qu’une barbe, pour d’autres, leur demander de la raser serait comme de demander à une femme voilée d’enlever son hijeb.