Au Maroc, les employées domestiques sont trop souvent exploitées faute de législation les protégeant. Cependant à la fin du mois de juillet dernier, le Parlement marocain a voté une loi régulant leurs conditions de travail.
Abus, discrimination…
Ces employés domestiques, la plupart du temps étant des femmes venant des campagnes pour travailler, ne connaissent pas la sécurité de l’emploi. Sans contrat signé, ces femmes voire même jeunes filles ou fillettes sont totalement exclues du marché du travail tout en y étant officieusement. C’est comme si elles n’existaient pas, étant analphabètes, sans salaire minimum ni horaires de travail. En plus d’être peu payées, rares sont les jours de repos. Leurs employeurs ne sont pas inquiétés puisque n’ayant rien signé avec leurs employées.
Que fera cette loi ?
La législation interdira normalement ce travail au moins de 18 ans, mais l’autorisera cependant encore durant cinq pour la tranche des 16-18 ans… Et cette dernière disposition apparait déjà contraire à la protection de ces domestiques. S’ajoutent aussi un temps de travail de 48 heures de manière hebdomadaire, ce qui reste supérieur au code marocain du travail ou un salaire minimum également inférieur à celui qui est officiel pour les autres professions. Tous ces points négatifs ont d’ailleurs été soulevés par les associations marocaines. Du côté des dispositifs pour faire appliquer la loi, des inspecteurs du travail pourront se rendre chez les employeurs, une campagne de communication devrait bientôt apparaître. Et on peut imaginer que des domestiques s’organiseront peut-être pour faire valoir leurs droits…
Ce texte de loi reste une avancée puisque les employées domestiques sont considérées, elles qui n’étaient qu’invisibles. Cependant, les moyens mis en oeuvre pour s’assurer que les plus nantis employant ces domestiques respectent cette loi seront-ils suffisants ?
1 commentaire
Effectivement, le droit du travail est à un niveau bien inférieur au Maroc et dans tous les pays musulmans à ce qu’il peut être en France. C’est dommage que le Maroc ait mis tant de temps à légiférer. Et cette réforme risque de mettre des décennies avant d’être appliqué.
A cela vient s’ajouter le travail des enfants, qui n’existe plus en France.
Malgré l’augmentation des inégalités depuis les années 80, celles-ci sont bien plus grandes dans les pays africains que dans les pays européens, en grande partie parce que la législation sociale est embryonnaire et que les relations entre employeur et salarié en Afrique sont des relations de soumission pour l’un et de domination pour l’autre.