Derrière les milliers de réfugiés se cachent des milliers d’histoires et parmi elles, celle de Ma’moun Khaled Nasser. Ce réfugié syrien s’est vu dans l’obligation de fuir la guerre et se retrouve aujourd’hui à vivre en Turquie, dans la circonscription de Reyhanlı à Hatay, en compagnie de sa mère, de sa femme et ses enfants.
Aveugle, sourd et handicapé
Âgé de seulement 27 ans, Ma’moun a aujourd’hui perdu l’usage de son ouïe et de sa vue après avoir été assourdi et aveuglé par le son des barils explosifs. Originaire de la ville d’Idlib, il a du quitter sa ville et fuir la barbarie du régime syrien qui lui a également fait perdre l’usage de sa main droite et de ses jambes il y a plus d’un an.
C’est avec un cœur déchiré que sa mère, Wafa ‘Awaad a témoigné de sa souffrance :
« Il y a un an mon fils était comme tout le monde, il marchait sur ses pieds, il parlait, il entendait, il voyait mais maintenant il est couché sur un lit, je m’occupe de lui comme il ne peut plus travailler. Nous trouvons une difficulté à subvenir aux besoins de mes 5 petits-enfants, mais nous recevons des aides de la part des voisins qui aiment faire du bien. Nous ne voulions pas rester en Syrie par crainte pour les survivants de notre famille. En nous réfugions dans la circonscription de Reyhanlı, nous voulions vivre paisiblement loin du danger et de la mort. »
« Prenez mes yeux et donnez-les à mon père »
Sa fille, âgée de 5 ans, n’a pas manqué de supplier les médecins turcs de guérir son père en insistant et en répétant :
« J’aime beaucoup mon père, je suis très triste quand je le vois couché sur le lit, il ne peut pas me voir, c’est pour cela que je suis très triste, entendez-mon appel : Prenez mes yeux et donnez les à mon père pour qu’il puisse me voir et me prendre dans ses bras. »