Ce vendredi, l’AFP a publié l’entretien de l’actuel Président syrien avec lequel ils se sont entretenus, le jeudi 11 février à Damas. Pour la première fois depuis l’échec des pourparlers de Genève, Bachar Al-Assad s’est exprimé récusant toutes les accusations de crimes de guerre, invitant par la même occasion tous les pays européens à se mobiliser pour aider les réfugiés à rentrer en Syrie.
Déterminé à reconquérir toute la Syrie
Peu importe le temps qu’il faudra, Bachar Al-Assad se dit déterminé à reprendre le contrôle d’un pays aujourd’hui divisé en factions :
Il n’est pas logique de dire qu’il y a une partie de notre territoire à laquelle nous renoncerons […] Que nous soyons capables de le faire ou non, c’est un but que nous chercherons à atteindre sans hésitation.
Alors que le pays est totalement dévasté et pris dans une spirale infernale depuis presque cinq longues années, il déclare que les combats qu’il mène contre les rebelles pourraient être encore « longs ».
La Turquie et l’Arabie saoudite dans le viseur d’Assad
En homme stratège, Assad evoque devoir lutter contre le terrorisme, non pas en reprenant Alep – cette grande ville qui résiste encore – mais en « coupant la route » entre la province et la Turquie. D’après ses déclarations, cette route constituerait « la voie principale de ravitaillement des terroristes ». Pour le président, le terrorisme est si large qu’il lui faut désigner derrière ce mot l’ensemble des opposants aux régimes, à savoir les rebelles, qui d’après lui, sont soutenus autant par la Turquie que le Qatar ou encore l’Arabie Saoudite.
La vision du Président est si large qu’il anticipe une probable intervention militaire turque et saoudienne en Syrie. Un risque qu’il ne peut exclure car selon lui « le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, est quelqu’un d’intolérant, de radical, un pro-Frères musulman et qui vit dans le rêve ottoman ». C’est en ces termes qu’il a tenu à qualifier son voisin avant d’ajouter qu’il en était de même pour l’Arabie Saoudite. Déterminé, il assure qu’une telle action ne sera pas facile pour eux et que le régime y fera très certainement face.
Crimes de guerre : « je ne crains ni ces menaces, ni ces allégations »
Confiant, il réagit aux accusations de crimes de guerre non pas en éludant les questions mais en assurant que les rapports des institutions compétentes sont d’abord « politisés » et que leurs rapports sont « infondés ». En réponse aux rapports tenus dans lesquels le régime Assad est accusé de torturer à mort des détenus dont des femmes et des enfants, il assure ne « craindre ni menace, ni allégations ».
Aucune trêve
L’arrêt des combats ne semble pas être envisageable car bien qu’ouvert à des négociations, comme il le laisse entendre, cela ne peut être compatible lorsqu’il s’agit de terrorisme :
Depuis le début de la crise, nous croyons totalement aux négociations et à l’action politique. Cependant, négocier ne signifie pas qu’on arrête de combattre le terrorisme.
La Syrie est devenue un pays souffre douleur des hommes qui n’y voient qu’un territoire à posséder pour s’y imposer en maître absolu. En Syrie, depuis 5 ans maintenant, 400 000 hommes et femmes ont perdu la vie parce que des politiques aveuglés par le jeu des possessions et des pouvoirs s’en sont donnés à cœur noir et aujourd’hui encore son sort reste incertain.