Marlind Plasa n’aurait jamais pensé que son acte de civisme lui coûterait aussi cher. Après avoir rapporté à la gendarmerie un portefeuille retrouvé, Marlind et sa famille sont assignés à résidence et risquent l’expulsion.
Puni après un acte de civisme
Marlind Plasa est un Albanais d’origine égyptienne qui a fui avec sa famille son pays pour de nombreuses raisons. Depuis, Marlind a fait une demande d’asile et vit en France en tant que tel. Après avoir accordé ses services et son temps au Secours Populaire, c’est dans une association d’insertion d’Uzer qu’il s’est ensuite impliqué. Et c’est en tant que bon citoyen que Marlind s’est comporté la semaine dernière, après avoir trouvé un portefeuille dans un bureau de tabac. Il raconte :
« J’ai trouvé un portefeuille dans un bureau de tabac. Il contenait 80 euros, une carte bleue et beaucoup de papiers. J’ai cherché le monsieur avec son numéro de téléphone. J’ai appelé. Il m’a dit, si possible, de le ramener à la gendarmerie. »
Ce qui est fait dès le lendemain, où une mauvaise surprise attend le père de famille. Après contact avec le propriétaire du portefeuille qui a confirmé à la gendarmerie que sa carte bleue n’a fait l’objet d’aucun usage, ce dernier a terminé l’appel en remerciant grandement M. Plasa qui pensait que la jolie petite histoire touchait à sa fin et qu’il pourrait rentrer chez lui comme un bon citoyen. Mais c’était s’en compter sur la psychose dominante dans laquelle la France se dégrade de jour en jour…
Assigné à résidence et risque d’expulsion
Si Marlind s’attendait à recevoir des compliments, c’est à un interrogatoire dont il a finalement eu droit.
« On m’a demandé ce que je faisais en France. J’ai parlé de ma demande d’asile. Alors, on m’a raccompagné chez moi pour prendre les passeports de la famille. Depuis, nous sommes assignés à résidence et risquons l’expulsion. »
Il décrit alors sa situation, expliquant avoir fui l’Albanie où ils étaient persécutés « car ils appartiennent à la minorité égyptienne » : « Là-bas, nous avions des menaces. Il n’y avait pas d’école pour les enfants et rien pour nous. »
Pour le moment, Marlind et sa famille composée de 3 enfants de 12 ans, 8 ans et 18 mois ont été accueillis au sein d’une famille à Rocles où ils se sentent bien : « Tout va bien dans le village. La mairie nous aide. Le propriétaire est gentil. Nous avons été très bien reçus par les voisins ».
A présent, la famille est assignée à résidence et demeure dans l’attente de l’exécution de la mesure d’éloignement, attendant le verdict du recours déposé par M. Plasa, qui est passé en examen ce matin à 10h00 par le tribunal administratif de Lyon.