Le dernier dessin de Charlie Hebdo du jeune Aylan aura provoqué un tollé d’indignation sur les réseaux sociaux. Ainsi, en guise de réponse à cette provocation, de nombreux internautes ont décidé de partager leurs œuvres toutes différentes les unes des autres mais qui véhiculent un même message.
Le sang d’Aylan est l’encre de Charlie Hebdo
Hani Abbas est un dessinateur et professeur d’origine palestinienne qui a toujours vécu en Syrie. Il est membre du groupe « Cartooning for peace » qui s’était solidarisé avec Charlie Hebdo après les attentats du 7 janvier « pour un monde sans frontières entre dessinateurs de pays parfois ennemis ». Seulement, la solidarité n’autorise pas la traitrise. C’est avec la plus grande classe que Hani Abbas a répondu à la provocation insultante de Riss -auteur du dessin- qui présentait « Aylan s’il avait grandi » en tant que « tripoteur de fesses ».
L’art de Hani, bien loin de la bassesse et de l’incompétence des pseudo-dessinateurs de Charlie Hebdo, a touché des milliers d’internautes qui n’ont pas manqué de partager le chef d’œuvre représentant le jeune Aylan sur la plage où il a été retrouvé, la plume de Charlie Hebdo trempée dans son dos, opportuniste, usant du sang du petit défunt comme d’une encre.
Prix international du dessin de presse
D’après le site de Cartooning for peace, Hani a du fuir la Syrie il y a quelques années de cela à cause de l’un de ses dessins engagés qui représentait la révolution syrienne.
« En postant un dessin sur Facebook en 2012, immortalisant la fleur symbole de la révolte syrienne, ce jeune professeur a été menacé par les services secrets syriens. Hani Abbas est alors contraint de se réfugier en Suisse où il continue de dénoncer les horreurs de la guerre avec un talent et un sens de l’humour décapant. »
En mai 2014, ce même artiste s’est vu recevoir le Prix international du dessin de presse par Kofi Annan en personne, à Genève. L’injustice est très souvent source d’inspiration, mais l’oppression n’a jamais su empêcher l’expression de ces artistes libres.