Ce vendredi après-midi aura lieu l’inauguration du premier lycée musulman d’Alsace. Il accueille 24 élèves depuis lundi 5 octobre dans le quartier Hautepierre à Strasbourg. Une douzaine d’enseignants ont été recrutés par l’établissement privé qui propose l’enseignement du programme de l’Education nationale avec des options pour la langue arabe, turque et la religion musulmane.
Une classe de seconde pour commencer au lycée privé Yunus Emre
Le lycée privé musulman, financé en grande partie par la communauté turque de Strasbourg, a donc accueilli lundi ses premiers élèves, avec certes un mois de retard, mais l’aventure peut enfin commencer.
Pour la petite histoire, Yunus Emre est un poète turc soufi contemporain de Jalal Adin Aroumi. Ses poèmes relatent son amour pour Allah, Exalté soit-Il, et son prophète, Muhammad, (PBSL). C’est aussi un des écrivains les plus appréciés en Turquie, en plus d’être un intellectuel de renom qui a marqué par sa pensée et son ouverture aux autres. Un nom qui n’a pas été choisi par hasard, les professeurs sélectionnés pour y enseigner ne sont pas tous de confession musulmane tout comme il est ouvert à tout élève qui le souhaite. A terme, le lycée a l’ambitieux projet d’accueillir 350 lycéens avec l’objectif de former des étudiants de la future faculté de théologie. En effet, le bâtiment qui accueille actuellement le lycée devrait dans un à deux ans laisser place à une faculté de théologie. Les élèves déménageront dans d’autres locaux du même site.
Les élèves suivent le programme de l’Education nationale
Avec des frais de scolarité qui oscillent entre 750 euros à 2000 euros par an et par élève selon le revenu des parents, le lycée Yunus Emre propose un programme général national et des options. L’établissement n’est pas sous contrat avec l’éducation nationale, mais espère l’être à l’issue de la période d’observation qui est de cinq ans. Murat Ercan, président du lycée et coordinateur de l’union des affaires culturelles turco-islamiques de Strasbourg a explique que :
Notre lycée offre en matières optionnelles des cours de religion musulmane et en langues étrangères, le turc et l’arabe. Nous appliquons le programme de l’éducation nationale. L’objectif est que les élèves puissent passer le baccalauréat avec succès » .
Hamida Palagi, la professeur de mathématiques, avait cessé d’enseigner depuis la loi de 2004 interdisant notamment le port du voile dans les établissements scolaires publics français. Pour elle, c’est une aubaine de pouvoir occuper un poste digne de ce nom.