Le point sensible a été touché. Les Israéliens s’en prennent à l’application mobile de géolocalisation Waze qu’ils accusent de diviser la ville de Jérusalem en proposant aux automobilistes israéliens de contourner des quartiers de Jérusalem-Est, essentiellement palestiniens.
Le maire de la ville exige que les nouveaux paramètres de l’application soient modifiés
Waze qui connaît un très grand succès en Europe et aux Etats-Unis est une start-up israélienne, qui a plutôt bien réussi, c’est le moins que l’on puisse dire, puisqu’elle a été rachetée en 2013 par Google à plus d’un milliard de dollars. Mais elle est depuis peu au cœur d’une controverse israélo-israélienne. D’ordinaire, c’est une application qui propose des itinéraires pour contourner les embouteillages et systématiquement à ses utilisateurs israéliens d’éviter les territoires palestiniens.
Les mises-à-jour, spécifiques au cas de Jérusalem, n’ont pas plu pas au maire qui reproche à la compagnie israélienne de diviser la ville de Jérusalem, qui selon lui, est partie intégrante de l’État sioniste depuis la guerre des Six jours.
Concrètement, l’algorithme propose aux automobilistes un itinéraire pour circuler dans la ville en évitant les quartiers palestiniens catégorisés comme « territoires occupés » à l’instar de Ramallah ou de Hébron donc de facto sous contrôle palestinien. Inacceptable pour le maire israélien Nir Barkat qui veut contacter le PDG de Waze pour que les paramètres soient modifiés. Rappelons que le statut de la ville sainte n’a toujours pas été tranché au niveau international et revendiquer Jérusalem comme capitale israélienne est contraire à toutes les positons palestiniennes, onusiennes, internationales.
La technologie comme instrument politique ?
L’application mobile gratuite, symbole de la réussite israélienne, s’est défendue du positionnement politique qu’on lui reproche. Les nouveaux paramètres ont été décidés suite aux recommandations de la police pour des raisons sécuritaires.
« La désignation par Waze des zones de Jérusalem comme appartenant à l’Autorité palestinienne est factuellement incorrect et inacceptable. J’exige de la direction de l’entreprise de la changer et de ne pas utiliser une application comme un outil politique ». Même son de cloche au sein du conseil municipal de la ville, parmi eux Aryeh King qui a affirmé « espérer que le ministre de la Sécurité publique ordonne à la police d’établir des lignes directrices afin que Waze arrête de diviser Jérusalem ».
Il ont sûrement oublié que le Conseil de sécurité, dans ses résolutions 476 et 478, déclare que la loi israélienne établissant Jérusalem capitale « éternelle et indivisible » est nulle et non avenue. Et que l’annexion de la partie orientale de la ville en 1982, n’a jamais été reconnue, ni par l’autorité palestinienne, ni par la communauté internationale. On se demande bien qui use du pouvoir politique pour exiger des modifications dans le paramétrage d’une application mobile.