Jeudi 3 juillet, une vingtaine de militants FN se sont retrouvés devant le Centre hospitalier universitaire (CHU) d’Amiens afin de protester contre la direction. Selon eux, elle porte atteinte à la laïcité en adaptant les horaires de travail des agents observant le jeûne du mois de Ramadan.
Entre laïcité et vivre-ensemble
Les militants FN manifestaient leur mécontentement ce jeudi en fin d’après-midi devant le CHU, tracts à la main. Ils ont adressé une lettre ouverte à la direction du centre hospitalier d’Amiens lui reprochant un manque de laïcité au sein de cet établissement public. Selon eux, cela aurait un impact sur « l’harmonie sociale car elle divise, par son sujet même, qui définit un groupe d’agents sur la seule base de ses convictions religieuses. » Ils n’hésitent pas à comparer cela aux dimanches et jours fériés travaillés par des agents de confessions chrétiennes et vont même jusqu’à qualifier cela de « laïcité à géométrie variable. »
La direction répond
Pour rappel, le 18 juin dernier, la direction du CHU d’Amiens portait une attention particulière aux musulmans observant le jeûne du mois de Ramadan. C’est à travers une note d’information que la directrice précisait :
Mais suite aux accusations établies par le parti islamophobe, la direction réplique en précisant que la réaction des militants FN est « un détournement extérieur, lié à la méconnaissance du fonctionnement interne de l’établissement ». Elle précise que :
« Le personnel de l’établissement a le choix de déjeuner ou non pendant son temps de présence au CHU, selon un déclaratif annuel dit « des mangeant ou non mangeant » ; l’amplitude horaire des agents dits « mangeant » est augmentée de 30 minutes afin d’inclure la durée de la pause repas, décomptée du temps de travail. Dans ce cadre, une note d’information est diffusée chaque année aux périodes de Ramadan, afin de préciser que les professionnels qui se sont déclarés « mangeants » mais qui souhaitent pratiquer le jeûne pendant la période du ramadan, y sont autorisés et que leur amplitude journalière de travail sera adaptée en conséquence ».
Finalement, cette affaire démontre, une fois encore, que le parti d’extrême-droite baigne dans l’incompréhension de la laïcité, la polémique et l’islamophobie.